Dawa

Elle avait cru durant toutes ces semaines qu'il suffisait de haïr une personne pour être capable de la tuer. Elle se rendait compte qu'elle s'était complètement leurrée. Pour tuer quelqu'un, il faut être un meurtrier, la haine n'a rien à voir là-dedans.
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

Dawa

Politique - Social - Terrorisme - Urbain MAJ lundi 15 juin 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,8 €

Julien Suaudeau
Paris : Points, juin 2015
598 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-4643-8
Coll. "Roman policier", 4117

Actualités

  • 05/06 Édition: Parutions de la semaine - 5 juin
  • 01/01 Prix littéraire: Sélection 2015 du Prix du meilleur polar des lecteurs de Points
    La sixième édition du Prix du meilleur polar des lecteurs de Points a débuté en janvier 2015. Quarante lecteurs chevronnés* ont été choisis par le comité éditorial, composé de cinq membres de l'équipe des éditions Points, sous la présidence de Caryl Férey, qui s'occupe de l'organisation du prix, et ils côtoient vingt lecteurs professionnels (libraires, journalistes, blogueurs...) afin de vendre chèrement la peau de leur roman préféré. Ces derniers appartiennent aux trois sous-collections des éditions Points à savoir "Roman noir", "Policier" et "Thriller". Trois romans sont présentés en janvier, puis d'autres apparaissent pour que finalement on puisse aboutir à une sélection de neuf titres plus ou moins équilibrés selon les genres précités. Et ce jusqu'en octobre. Après, chacun note les ouvrages, et c'est celui le mieux noté qui emporte la mise. Qui succèdera à Karim Miské et son rom Arab Jazz ? Patience !

    Sélection juin 2015 :
    - Dawa, de Julien Suaudeau (Points, "Policier")
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    Sélection mai 2015 :
    - Dark Horse, de Craig Johnson (Points, "Policier")
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    Sélection mars 2015 :
    - Thèse sur un homicide, de Diego Paszkowski (Points, "Roman noir")
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    Sélection mars 2015 :
    - Une disparition inquiétante, de Dror Mishani (Points, "Policier")
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    Sélection janvier 2015 :
    - Terminus Belz, de Emmanuel Grand (Points, "Policier")
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    Sélection janvier 2015 :
    - Incision, de Marc Raabe (Points, "Thriller")
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    Sélection janvier 2015 :
    - Les Secrets de Bent Road, de Lori Roy (Points, "Roman noir")
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    * Il s'agit de : Dominique Sudre (Business Developpeur, 95), Élodie Prunier-Taveirne (Responsable du développement des Ressources Humaines, 76), Éléonore Deshayes (Professeur de chimie, 92), Cédric Chomat (Conseiller Pénitentiaire d'Insertion et de Probation, 42), Oriane Krief (Assistante d'édition, 75), Christine Alves (En recherche d'emploi, 73), Danielle Guemriche-Langlais (Secrétaire de rédaction et journaliste à la retraite, 49), Stephanie Olmo-Grand (Chargée de communication, 94), Stéphanie Cabossioras (Magistrate, 78), Sandrine Grillet (Aide à domicile, 12), Julie Canérot (Chargée d'études dans les médias, 75), Anne-Laure Tabary-Jeanne (En recherche d'emploi, 14), Patrick Gibeaud (Conseil en organisation, 64), Corinne Durand (Bibliothécaire, 51), Nathalie Germinal (Professeure de lettres histoire, 91), Catherine Biver (Cadre dans une entreprise de télécommunications, 87), Diane Brulotte (Retraitée de la fonction publique fédérale, Canada), Evan Béreau (Étudiant en Lettres et Cinéma, 93), Bernard Granjean (Professeur honoraire de Lettres et Art Dramatique, 48), Karim Brouri (Directeur adjoint et programmateur de cinéma, 93), Jocelyne Fonlupt-Kilic (Retraitée, 75), Marie Beuchat (Étudiante, Suisse), Jeromine Cornil (Étudiante en psychologie, 37), Sandrine Blicq (Employée dans un théâtre, Belgique), Julie Mercier (Chef d'entreprise, 01), Valérie Bocart (Fonctionnaire, Belgique), Catherine Malleret (Architecte, 44), Fanny Dauton (Libraire, 29), Jean-Yves Alric (Journaliste, 31), Isabelle Quella-Guyot (Professeure agrégée de lettres modernes, 86), Sylvain Busnel (Contrôleur technique du bâtiment, 14), Claude Lavoie (Retraité, Canada), Emmanuel Vogler (Conseiller en Insertion Sociale et professionnelle, 38), Marine Vauchère (Étudiante, 75), Josée Plourde (Rédactrice dans une grande entreprise de communication, Canada), Jean-François Dessureault (Musicien, 77), Arlette Stocker (Éducatrice, 06), Pascale Alliard-Michonnet (Professeure d'Histoire-Géographie, 76), Marine Truong (Psychologue, 75) & Léa Guignery (Étudiante en droit, 34).
    Liens : Dark horse |Thèse sur un homicide |Une disparition inquiétante |Terminus Belz |Incision |Arab jazz |Craig Johnson |Diego Paszkowski |Emmanuel Grand |Caryl Férey |Karim Miské

  • 16/06 Prix littéraire: Sélections 2014 des GPLP
  • 14/03 Édition: Parutions de la semaine - 14 mars

Salaud sans choix

A priori, on rêve plutôt de vivre tranquillement, d'obtenir un petit poste et de partager sa vie avec ceux qu'on aime. Prenez Assan, il a fait des études et est à présent professeur en faculté, à Paris. Pour les gens qui vivent autour de lui, il a une femme et un enfant. La vie pourrait être belle. Mais, c'est à l'inverse, un bouillonnement intérieur car il est le fils d'un "résistant" algérien qui a continué sa carrière de mercenaire après l'indépendance dans différents États arabes. Cet homme mourant et atteint d'Alzheimer est là, dans l'appartement d'Assan, comme un reproche permanent. Quant à la belle femme, c'est la veuve du demi-frère d'Assan, qu'il a épousé par devoir. Le couple vit un mariage blanc depuis des années... Assan a décidé de faire un coup d'éclat pour retrouver sa situation d'homme, d'homme indépendant, d'homme véritable : faire exploser six bombes dans les six gares parisiennes.
Face aux raisons individuelles, il y a les raisons d'État : les Américains qui sont au courant mais qui trouvent intéressant de compliquer la vie de leurs amis français, les différentes instances du gouvernement qui entendent jouer sur les peurs des citoyens, ceux qui profitent de l'occasion pour masquer leurs allégeance aux investisseurs qataris qui sont en train de mettre en coupe réglée le pays. Bien évidemment ces raisons d'État entrent en conflit, servent d'excuses, pour que chacun en profite pour tirer les marrons du feu - une femme politique trop indépendante est mise sur la touche, le Premier ministre et celui de l'Intérieur s'opposent et jouent les gros bras plus pour leurs carrières personnelles que pour la grandeur du pays, des policiers de services différents tentent de se piéger les uns les autres.
Ce premier roman de Julien Suaudeau est construit de manière intelligente, comme une série américaine sur différents protagonistes qui font avancer l'intrigue ou apportent des éclairages. Parfois, certains personnages se croisent, s'opposent (notamment, une rivalité très ancienne entre Assan et un policier, qui enfant, a vu ses parents égorgés par le père d'Assan). La galerie, parfois touffue des personnages secondaires, apporte son lot de touches de vérité : un conseiller du ministre, une jeune femme qui va se brûler les ailes en devenant revendeuse de drogue, un chef mafieux qui tient en main la cité où vit Assan et ses complices mais est fatigué d'être le parrain.
Construction habile, mélange entre actions et réflexions, détails pointus sur la politique, l'influence des milieux musulmans et financiers, éloignés du politiquement correct pour montrer comment, en parallèle, les gens sont dépassés par leurs problèmes personnels, englués dans des difficultés qui les dépassent et dans des politiques menés par des systèmes d'oligarques qui, dans les démocraties, cachent leur soif de pouvoir et d'argent sous des vocables généreux. Du coup, contrairement à des textes plus manichéens, la révolte d'Assan, ce besoin de détruire ou nettoyer la société, de purifier un univers que l'on estime trop injuste, est explicitée de manière compréhensible. Pas mal pour un premier roman !

Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman français 2014

Citation

Comme tous le défenseurs de l'ordre républicain, les obsédés de la laïcité, il court après le grand méchant loup sans voir que le vrai danger pour leur sacro-sainte sécurité nationale a le visage rassurant d'un médecin de famille.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 19 mars 2012
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