Undertaker. 1, Le Mangeur d'or

Elle sortit son coutelas et coupa les liens. le corps de la gamine s'affaissa au sol. Elle lui enfonça son bonnet de coton jusque sur le nez, et puis, se tournant vers le vieux père Poillot, elle l'empoigna et le força à se lever.
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vendredi 29 mars

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Bande dessinée - Western

Undertaker. 1, Le Mangeur d'or

Road Movie - Guerre - Crépusculaire MAJ jeudi 10 septembre 2015

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 13,99 €

Xavier Dorison (scénario), Ralph Meyer (dessin)
Caroline Delabie (coloriste)
Ralph Meyer (coloriste)
Paris : Dargaud, janvier 2015
56 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 25 cm
ISBN 978-2-505-06137-3

Le bal des vautours

Undertaker. 1, Le Mangeur d'or. La bande dessinée de Ralph Meyer et Xavier Dorison est estampillée "Le plus grand western depuis Blueberry". On devine que derrière cette accroche tapageuse il y a nombre de raccourcis commerciaux censés ramener les indécrottables du lieutenant culotté. Alors on prend, on regarde, on lit et très vite le doute s'estompe pour laisser place à une découverte jubilatoire. Et c'en est bien une. Pas de doute : la filiation est là avec ce personnage haut en couleur au costume sombre et au sourire ravageur et carnassier.
Jonas Crow, de son vrai nom Lance Strikland (on l'apprendra à la fin du premier volet), est un croque-mort que la mort n'effraie pas. Envoyé à Anoki City pour embaumer et enterrer le fondateur de la ville, l'omnipotent et odieux Cusco, il découvre que l'homme est en vie et que c'est lui qui l'a appelé car il s'apprête à se donner la mort. La mort viendra au cours d'un repas au cours duquel l'homme mangera un délice à la crème d'amandes (sur lequel son homme de main à tout faire surtout les sales besognes a voluptueusement craché) tout en ingérant des pépites d'or issues de la vente des mines des alentours qui lui appartenaient (les mineurs sont joliment exploités et la révolte grondera vainement). Là-dessus, Rose Prairie, la gouvernante anglaise du délicieux personnage, ouvre le coffre-fort et le testament qu'il abrite pour découvrir qu'elle doit se rendre avec le croque-mort dans une mine éloignée enterrer le corps du défunt qui a signé son dessein d'un chantage bienvenu. La suite des événements ne va pas tout à fait se dérouler comme prévue car les mineurs de la ville vont très vite apprendre que le mort obèse recèle un trésor dans ses abats. Et c'est tant mieux pour le lecteur et tant pis pour une galerie de personnages qui vont au mieux souffrir et au pire mourir.
Pourquoi Jonas ? me direz-vous. Assurément en relation avec le personnage biblique, celui avalé par une baleine. Mais ici dans cette, rappelons-le, excellente bande dessinée, c'est à un autre épisode dont il est fait rapport. Si Jonas n'est pas protégé d'un ricin contre l'ardeur du soleil, il est épaulé par Jed, un vautour qu'il a épargné d'un carnage originel. Cette dose minime d'humanité chez un homme qui n'en a guère ne l'empêche cependant pas de ne pas désirer la mort. Car c'est un ancien sharpshooter de l'armée confédérée, autrement surnommé le "boucher de Skullhill", coupable d'avoir perpétré trente-six meurtres et des poussières à défaut de chandelles. Et il traine son désespoir dans le sillage de son corbillard et de ses deux chevaux noirs. Pendant toute l'intrigue, il ne cesse de refréner ses pulsions violentes. On le sent sûr de son fait, sûr de ses gestes. Violent, rapide et précis : c'est un tueur en repentance qui va ressortir son arme après avoir inventé mille sermons orduriers. Dans l'intervalle, comme tous les archétypes de ces hommes qui fuient une violence qui accourt à eux, il est confronté à des hommes courageux parce qu'ils ne savent pas qui il est réellement. Et puis il y a ce personnage de shérif à l'image de la ville. Qui ne cesse de s'interroger sur l'identité de ce tueur qu'il soupçonne. Et puis il y a l'armée de l'Union. Mais ça c'est dans un autre volet, le deuxième d'une série que l'on espère longue et de même teneur... Jonas Crox est bien le fils maudit du lieutenant Blueberry. Et c'est tant mieux !

Illustration intérieure


Citation

- Depuis quand ce genre d'artillerie fait partie de l'équipement d'un croque-mort ?
- Depuis qu'il préfère ne pas devenir son propre client.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 10 septembre 2015
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