Macao, enfer du jeu

Pendant des décennies, Don Alfredo avait patiemment entretenu le mystère autour de sa personne, et ce mystère était peu à peu devenu son aura.
Gilda Piersanti - Les Liens du silence
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 25 avril

Contenu

Roman - Aventure

Macao, enfer du jeu

Arnaque - Corruption - Trafic MAJ mardi 27 septembre 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 16,5 €

Maurice Dekobra
Paris : Zulma, octobre 2007
158 p. ; 19 x 13 cm
ISBN 978-2-84304-424-3

Les Rois de Macao

L'exotisme et l'aventure sont au rendez-vous dans Macao, enfer du jeu, le roman de Maurice Dekobra écrit en 1938 et adapté dans la foulée par Jean Delannoy avec Erich von Stroheim dans le rôle du trafiquant d'armes, le baron prussien Werner von Krall. Comme le fait si bien dire Josef von Sternberg dans son Macao avec Robert Mitchum et Jane Russell, "Voici Macao, point insignifiant sur la surface du globe, sur la Côte Méridionale de la Chine, à cinquante kilomètres de Hong Kong. C'est une ancienne colonie portugaise assez pittoresque. C'est le carrefour de l'Orient. La population est très mélangée, principalement chinoise. Macao, appelé souvent le Monte-Carlo de l'Orient a deux visages : l'un calme et ouvert, l'autre voilé et secret. Gros trafic d'or et de diamants sur les tables de jeu ou par des voies mystérieuses. Macao est un port de salut idéal pour les fugitifs. Là, la police internationale n'a plus pouvoir."
Dans ce roman du traducteur de Mark Twain et de Jack London, l'univers est très voilé et s'y retrouvent des aventuriers de tous pays et des hommes aux affaires douteuses. Parmi eux, le baron Werner von Krall, joueur impénitent et "roi de la contrebande des armes dans la Chine du Sud" qui tente de faire signer un contrat de cinq cent mille dollars au général chinois Liu Tsé, "fils de mafou élevé par les hasards des combats à la dignité de chef suprême des légions rebelles". Mais le baron est en manque de fonds alors que le général lui demande des garanties. Alors, accompagné de sa maîtresse la Russe Tamara Ivanowa et de son secrétaire l'Américain Fred Munroe, le baron va partir en yacht pour cet enfer du jeu et y miser dix mille dollars au casino Eldorado, propriété du Japonais Yasuda, "roi sans couronne de Macao", père de Kasuko, à qui il a déjà gagné cinquante mille dollars par le passé. Yasuda est un être sans vergogne qui fait disparaître tous ceux qui ont l'outrecuidance de lui faire perdre justement cinquante mille dollars. Yasuda est à la fois civilisé et ancré dans les traditions d'un Japon féodal millénaire. Il n'hésite pas à torturer et faire tuer. Il a à sa solde des hommes de mains prêts à tout. Mais s'il est sans merci, il laisse sur son chemin des hommes et des femmes à la vengeance tenace. Parmi eux, madame Suzuki et Almeido, deux êtres eux aussi abjectes par qui la chute de von Krall et celle de Yasuda vont arriver.
Avec son écriture joliment surannée et son univers merveilleux, Maurice Dekobra fait évoluer au long de ce très court roman des personnages cosmopolites qui partagent tous cette envie d'héroïsme et de vie quel que soit leur niveau. D'Almeido, prêt à vendre sa mère pour quarante dollars et son frère pour vingt supplémentaires, à Yasuda capable de cracher sur cent mille dollars par mépris, tous ont choisi de suivre une autre voie que celle à laquelle ils étaient destinés. Ils font l'Histoire à l'instar de ces personnages que croise Corto Maltese lorsqu'il est en Sibérie. Ils vivent la vie par les deux bouts, et n'hésitent pas à affronter la mort avec courage, témérité et honneur. Une autre époque en quelque sorte. Macao ou les années folles meurtrières... C'est tout à l'honneur des éditions Zulma d'avoir osé retraduire deux des romans de Maurice Dekobra, celui-ci et La Madone des Sleepings. Malheureusement, il reste nombre de ses romans aux oubliettes éditoriales. À quand la suite ?

Citation

Madame Suzuki, la vengeance est une sucrerie qu'on déguste bien à deux. Je vous aiderai avant peu à remercier Yasuda de ses amabilités à notre égard.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 12 février 2016
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page