Le Visage de Satan

Sa seule réponse était la vitesse : fuir vers l'avant pour ne pas reculer. Passer, juste un peu plus vite que les autres.
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mardi 03 décembre

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Roman - Thriller

Le Visage de Satan

Fantastique - Hard boiled - Disparition - Secte MAJ vendredi 13 mai 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 11,99 €

Florent Marotta
Nice : Taurnada, décembre 2015
384 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-37258-014-4
Coll. "Le Tourbillon des mots"

Vade retro, Abraxas !

Sans doute à cause de ses origines dans le roman gothique, le roman policier a toujours eu des accointances avec le côté fantastique. Tout un sous-genre s'est constitué autour d'énigmes où intervenait le surnaturel, parfois expliqué en fin de roman, parfois laissant le goût étrange d'un monde inconnu et parallèle. Avec Kolchak, puis Twin Peaks et X-Files, cette catégorie particulière a été plus particulièrement mise en avant. Souvent, il est difficile de gérer ce genre d'intrigue car il convient de rester sur une ligne très étroite entre le monde réel et les éléments surnaturels.
Le personnage central de ce roman de Florent Marotta est beaucoup plus dans le concret. Détective privé, il s'intéresse plus aux alcools forts et aux jolies jambes qu'à l'occultisme. Il dégaine plus facilement ses armes que des goupillons, même trempés dans de l'eau bénite. Pourtant, au cours de son enquête, il va se trouver confronté à des situations pénibles où, peut-être, des influences spirituelles s'ajouteront à la cruauté des hommes. Tout commence avec l'arrivée d'une belle fille dans ses locaux qui aimerait qu'il enquête sur la mort mystérieuse de son mari. Un mari qui était visiblement lié à une secte satanique. Y a-t-il un lien avec ces crimes rituels, mis scrupuleusement en scène et diffusés sur Internet qui effraient la France depuis quelques jours ?
Florent Marotta connait ses classiques et notamment Nestor Burma : son personnage de détective un peu borderline, dans une relation amour-haine avec un policier qui peut l'aider dans son enquête, où l'action prime souvent sur la réflexion, s'inscrit dans cette lignée. Le romancier pimente son action avec quelques scènes où les rituels sataniques sont l'occasion de descriptions sadiques ou sexuelles - a-t-il lu les brigades mondaines ? Finalement, l'aspect fantastique et démoniaque disparaît assez rapidement - malgré une ou deux scènes qui laissent penser que l'un des personnages pourrait avoir des pouvoirs démoniaques -, pour laisser la place à une description assez noire et cynique du monde. C'est ainsi qu'après le terrorisme d'ultra-gauche qui voulait montrer le chemin de la révolution, celui de Daech qui entend créer un monde "parfait", voici celui des satanistes qui créent du désordre pour accroître le chaos du monde, un chaos après tout plus logique que le statu quo actuel.
Basé sur un style rapide et nerveux, truffé de références, Le Visage de Satan est un roman dont les pages se tournent à grande vitesse et qui se laisse lire agréablement. Comme tout roman honnête de littérature populaire sans pour autant laisser en mémoire ce petit plus qui caractérise justement les ouvrages de Léo Malet.

Citation

Un hurlement. Là, quelque part, qui se répercutait sur les murs poisseux et humides de la pièce. L'endroit ressemblait davantage à une cave avec ses murs bruts et ses parois voûtées. Puis un râle d'agonie s'étouffa, comme si même la mort prenait plaisir à attendre.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 13 mai 2016
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