La Troisième vague

On avait nos codes, notre langage, notre journal, notre musique, notre cinéma, notre look, nos penseurs, nos écoles, nos cliniques, notre capitale, notre président, nos ministres, notre indépendance. On était noirs, on était libres. On était les Black Panthers.
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Roman - Noir

La Troisième vague

Politique MAJ dimanche 11 octobre 2009

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Paul Colize
Franck Thilliez (présentation)
Bihorel : Krakoen, mars 2009
420 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-916330-35-8
Coll. "Forcément noir"

Une plongée dans les années de plomb

Vassili Skolovski, photographe de presse est en reportage à Bagdad. Un soir, il reçoit un appel : Pierre, son meilleur ami, lui-même photographe, a été abattu à Bruxelles et n'a eu que le temps de composer son numéro avant de mourir.
Anéanti, Vassili rejoint aussitôt la capitale belge. Il apprend que durant son trajet, les assassins de son ami ont été jusqu'à pénétrer dans l'Institut Médico-légal pour détrousser le cadavre.
N'ayant pas confiance en la police locale, Vassili décide de mener l'enquête, en commençant par dénicher ce que les meurtriers n'ont pas réussi à retrouver : une carte-mémoire d'appareil photo.
L'intrigue de ce roman est très efficace et habilement structurée. Parallèlement à l'enquête de Vassili, l'auteur nous livre, à intervalles réguliers, l'histoire d'un mystérieux escroc devenu hacker de génie, et surtout des chapitres où il nous retrace l'histoire des années de plomb belges, celle de ces mystérieux "Tueurs du Vendredi" qui ensanglantèrent le pays de 1982 à 1985 : chantage, meurtres, espionnage, terrorisme… tous les ingrédients sont réunis pour construire une intrigue solide et accrocheuse.
Démarche audacieuse qui consiste pour un auteur à partir d'un fait historique passé dans la mémoire collective, et d'y insérer une histoire fictive, mais avec suffisamment de talent pour que le doute s'insinue en nous et nous fasse hésiter sur la véracité ou non du propos. Mais Paul Colize n'est pas James Ellroy en ce sens qu'il annonce dès le départ que son histoire n'est qu'une fiction avec en arrière-plan, la réalité historique. Il ne nous livre donc pas la clé de cette énigme incroyable. Un passionnant dossier, signé Michel Leurquin, dans la deuxième partie du livre, nous retrace tout l'historique de ces années de plomb.
Passons maintenant au style : on le sait, rien de plus subjectif. Mais ce qui est appréciable, chez un romancier, c'est qu'il ait une démarche, un angle d'écriture revendiqué et qu'il le défende. Paul Colize n'écrit pas : il taille. Au sécateur, à la serpe. On le devine le petit doigt en survol perpétuel de la touche "suppr", à la recherche de la redondance, à l'affût de l'adjectif de trop, traquant l'adverbe malheureux.
Le résultat est une écriture sèche, acérée, nerveuse. Phrases courtes, saccadées, presque oppressantes.
Pourquoi pas ?
Après tout, Vassili mène une course contre la montre : il doit remettre des documents avant une date butoir, sous peine que des malfaiteurs s'en prennent à son fils. L'écriture épouse donc la course du personnage : sans temps morts ni pause clope.
On objectera qu'un tel parti-pris peut rebuter les adeptes d'une écriture langoureuse et serpentine. Et l'on souhaiterait presque à l'auteur qu'il s'accorde parfois le temps d'une phrase de plus de deux lignes, qu'il nous gratifie d'une métaphore un peu plus suave. Çà et là, quelques moments de tendresse, des fulgurances stylistiques donnent envie d'en lire davantage. Le temps de se réoxygéner avant une nouvelle plongée en apnée Mais il s'agit d'un choix d'écriture, sans compromis.
Très bon roman que cette Troisième vague. Un roman qui ne se cherche pas, qui s'assume et le fait fort bien.

Nominations :
La Plume de cristal 2009

Citation

La vérité a cette manie pernicieuse de toujours trouver la lumière.

Rédacteur: Maxime Gillio samedi 10 octobre 2009
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