La Piste du temps

C'est comme ça qu'on fait parler les gens. Sinon ils t'envoient chier, direct. Y a rien qui marche comme la violence, pour bien communiquer.
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vendredi 26 avril

Contenu

Roman - Policier

La Piste du temps

Politique - Tueur à gages - Corruption - Procédure - Finance MAJ mercredi 16 novembre 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9 €

Éric Halphen
Paris : Rivages, avril 2014
496 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2707-2
Coll. "Noir", 957

Actualités

  • 25/04 Édition: Parutions de la semaine - 25 avril
    James Lee Burke et son nouveau roman, Creole Belle, attirent toutes les attentions dans une semaine de parution somme toute légère. En poche, remarquons les sorties d'ouvrages d'Éric Halphen et Philippe Carrese (qui a décidément une belle plume méridionale). À la lecture des parutions en bande dessinée, on ne peut que déduire que l'amateur forcené de Spider-Man en aura pour son argent. Mais les éditions Delcourt proposent Une autre histoire de l'Amérique, de Jack Jackson, de toute beauté dont nous vous parlerons en début de semaine. Un western brillant et tout en encre avec une autre vision, entre autre, de l'indépendance du Texas, et une non moins brillante préface de Ron Hansen. Le reste se décline sur la thématique du colonialisme entre une pièce de théâtre qui revient sur les événements parisiens d'octobre 1961 et une étude sur une nouvelle de Camus illustrée par Ferrandez (les deux familles vivaient dans la même rue d'Alger à quelques numéros). Mais, comme d'habitude, faites votre choix !

    Fictions adulte grand format :
    Le Bourreau des cœurs, de Simon Boutreux (L'àpart)
    Casa negra, de Yves Buin (Les Ragosses, "Noire")
    Creole belle, de James Lee Burke (Rivages, "Thriller")
    Meurtre au pied du sakura, de Bénédicte Carboneill (Alexandra de Saint-Prix)
    Malfront : les mémoires de Mathilde, de Gérard Coquet (In octavo)
    Biribilgune, de Katixa Dolharé (Elkarn "Iparluma")
    Une ombre au tableau, de Joseph Hone (Baker street)
    Sous surveillance, de Dorothée Lizion (Nouveaux auteurs, "Thriller")
    Rouge ivoire, de Pierre-Olivier Lombarteix (La Bouinotte, "Black Berry")
    L'Ange sanglant : dans l'enfer de Jérôme Bosch, de Claude Merle (MA)
    Coups de lune, de Patricia Rappeneau (Ex æquo, "Rouge")
    Le Dernier train, de Suzanne Vanweddingen (Rroyzz)
    Lafayette go home!, de Alain Vince (Terre de brume, "Roman")
    Cirq, de Woolley (Ex æquo, "Rouge")

    Fictions adulte poche :
    Le Naufrageur d'Ouessant, de Christelle Bariou (Ouest et compagnie, "Roman policier")
    Les Couleurs de la colère, de Véronique Cambo (Scène huit)
    Les Veuves gigognes, de Philippe Carrese (L'Aube, "Poche. Noire")
    La Piste du temps, d'Éric Halphen (Rivages, "Noir")
    Faites vos jeux : La Baule : Le Duigou et Bozzi, de Firmin Le Bourhis (Le Palémon, "Enquêtes police en série")
    Poitiers, l'affaire du parc : Le Duigou et Bozzi, de Firmin Le Bourhis (Le Palémon, "Enquêtes police en série")
    Calvaire balnéaire, de François Paris (Ouest et compagnie, "Roman policier")
    Démence du crime, de Nora Roberts (J'ai lu, "Littérature générale. Roman")
    Le Silence de la peur, de Karen Rose (Mosaïc, "Poche")
    La Vilaine de Rennes, de Guénolé Troudet (Ouest et compagnie, "Roman policier")

    Bandes dessinées :
    Tony Corso. 7, La Donation Konstantin, de Olivier Berlion (Dargaud)
    Spider-Man. 6, S'il n'en reste qu'une..., de John Byrne & Howard Mackie (Panini comics, "Marvel. Best comics")
    La Trame, de Sylvain Cordurié & Laci (Soleil, "1800")
    Spider-Man : retour au noir, de Peter David & Roberto Aguirre-Sacasa (Panini comics, "Marvel. Marvel Select")
    Sienna. 4, de Stephen Desberg, Richez & Chetville (Bamboo, "Grand angle")
    X-Men : le retour du messie, de Matt Fraction, David Finch & Terry Dodson (Panini comics, "Marvel Deluxe")
    Une autre histoire de l'Amérique, de Jack Jackson (Delcourt, "Outsider")
    Je suis Spider-Man (Panini comics, "Marvel")
    Jour J : les 12 meilleures histoires sur le débarquement du comics britannique culte Commando (Pierre de Taillac)
    Derrière la porte, de Yannick Lemoine-Maulny & Gérard Berthelot (L'àpart)
    Amazigh : itinéraire d'hommes libres, de Cédric Liano & Mohamed Arejdal (Steinkis, "Roman graphique")
    Spider-Man team-up : l'intégrale 1976-1977, de Bill Mantlo, Christopher Claremont & John Byrne (Panini comics, "Marvel Classic")
    Le Casse, de Mark Millar, Nacho Vigalondo & Leinil Francis Yu (Panini comics, "Best of Fusion comics")
    Dissidents, de Jean-David Morvan & Jung Gi Kim (Glénat, "Grafica")
    Spider-Man : Spider-Island, de Dan Slott, Fred Van Lente & Christos N. Gage (Panini comics, "Marvel Deluxe")
    Spider-Man. 1, de J. Michael Straczynski & John Romita (Panini comics, "Marvel. Marvel Icons")
    La Française. 2, Albert, de Carlos Trillo & Pablo Tunica (Delcourt, "Conquistador")

    Mangas :
    Detective Conan. 75, de Gosho Aoyama (Kana, "Shonen Kana")
    Les Maîtres : Go9maAttack, N°.6, de Ji-Woo Lee (Cambourakis)
    Psychic detective Yakumo. 8, de Suzuka Oda (Panini maga, "Shonen")

    Fictions jeunesse :
    Rôdeur royal, de John Flanagan (Hachette, "Romans")

    Pièces de théâtre :
    Octobre 61, j'ai vu un chien, de Patrick Karl (Les Cygnes, "Théâtre")

    Littérature (théorie & études) :
    L'Hôte : la nouvelle d'Albert Camus et la bande dessinée de Jacques Ferrandez dans le contexte colonial, de Wolf Albes (Atlantis)
    Les Treiz dernières heures de la vie de Federico Garcia Lorca, de Miguel Caballero Pérez (Indigène, "Indigène esprit")

    Criminologie & prisons :
    Huit ans et demi ! : une femme dans les camps de Poutine, de Zara Mourtazalieva (Books)

    Problèmes sociaux & sécurité publique :
    Sapeurs-pompier volontaire : équipier incendie : module 4 (Icone graphic, "Formation des sapeurs-pompiers volontaires")
    Sapeur-pompier volontaire : équipier prompt secours : module 1, UV 1 (Icone graphic, "Formation des sapeurs-pompiers volontaires")
    Sapeur-pompier volontaire : opérations diverses : module 5 (Icone graphic, "Formation des sapeurs-pompiers volontaires")
    Sapeur-pompier volontaire : secours à personnes : module 2 (Icone graphic, "Formation des sapeurs-pompiers volontaires")
    Sapeur-pompier volontaire : transverse : module 1, UV 2, 3, 4 (Icone graphic, "Formation des sapeurs-pompiers volontaires")
    Liens : L'Ange sanglant : dans l'enfer de Jérôme Bosch |James Lee Burke |Gérard Coquet |Patricia Rappeneau |Philippe Carrese |Éric Halphen |Sylvain Cordurié |Stephen Desberg | Chetville |Gérard Berthelot |Jean-David Morvan |Claude Merle

  • 21/05 Édition: Parutions de la semaine - 21 mai

Briser la solitude

Avec son duo atypique (l'adjectif n'est absolument pas galvaudé) composé du juge Jonas Barth et du commandant Bizek, Éric Halphen nous emmène dans une France politico-financière qui ne sent pas très bon. Ce n'est pas nouveau, ce n'est pas étonnant, mais l'auteur connait très bien (et pour cause !) les rouages de la machine judiciaire. Et surtout, il met en avant le leurre de la séparation des pouvoirs. Le tout dans une intrigue où se mêlent considérations sentimentales et actions policières, mais où surtout pointe à la surface l'envie profonde de tous ses personnages de briser leur solitude. Là aussi, ce n'est pas nouveau. Le roman policier contemporain nous a habitué à ces flics esseulés, au ménage brisé, qui boivent et reboivent pour mieux échapper à l'horreur de la réalité tout en commettant infidélité sur infidélité, le tout assorti de vannes vaseuses et machistes. Mais bien souvent, le roman français n'observe qu'un côté de la Loi au détriment des autres. Rares sont en effet les romans français mettant en avant l'aspect judiciaire ou pénal. Ici, ce n'est heureusement pas le cas, et c'est fait avec un certain talent.
L'art d'écrire un roman, manifestement Éric Halphen l'a. Son intrigue est classique quoique touffue, sans temps morts, avec très peu de rebondissements, une routine dans l'exercice qui pourtant tient en haleine. Au départ, il y a le meurtre d'un homme, Marc Chaussoy, ancien sportif de (assez) haut niveau, qui a fait fortune de manière plus ou moins licite, plutôt moins que plus. On découvre une femme abandonnée, une maîtresse en détresse, un appartement parisien très vaste, un bureau fermé à clé, des locaux de travail, des paperasses dérangeantes et d'étranges correspondants anonymes aux motivations obscures. On dénote cependant l'absence d'une montre. Et c'est de cette absence que tout va découler, et que la fine équipe va se mettre à la poursuite du Doigt, un tueur à gages qui collectionne les montres... de collection. L'enquête classique mène, c'est selon, certains enquêteurs du côté de Bordeaux, d'autres en Provence et d'autres enfin à Genève (avec un portrait acide de la coopération judiciaire). Et puis au milieu, il y a ces personnages qui tous font des rencontres étonnantes, de celles que l'on voit surtout dans les romans, et qui sont autant de petites éclaircies dans une intrigue sombre.
L'air de rien, Éric Halphen réussit à mettre en place des éléments judiciaires, pénaux, policiers, journalistes, politiques et financiers. Et il traite de sujets sociétaux - l'inceste, l'homosexualité, la mono-parentalité, le Sida... Du coup, ces cinq cents pages (qui trainent cependant un peu en longueur au moment de conclure l'intrigue) sont alertes, parfois lyriques, parfois puissantes, souvent épiques et justes. On a pris plaisir à évoluer avec ces personnages tout en sachant que la fin serait au mieux douce-amer. On n'est pas déçu. Pire : on a envie de revoir Éric Halphen, le juge anti-criminalité, reprendre sa plume abandonnée il y a plus de cinq ans. À la vue de l'actualité, les sujets ne manquent pas. Et parce qu'il a trouvé un joli personnage de juge en la personne de Jonas Barth, on a envie de le recroiser ce Jonas dont le prénom résonne bibliquement - le juge ET Jonas ont pour point commun le repentir, le pardon et la justice !

Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman français 2010

Citation

Un parti politique, se dit-il, c'est comme une association de malfaiteurs : on tait les dissensions et on met les moyens en commun pour concevoir le plan, parachever les préparatifs et passer à l'action, mais même si on réussit le casse du siècle on sait pertinemment que les ennuis naîtrons après, quand sera venu le moment de partager le butin.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 16 novembre 2016
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