Parfois je me sens comme un enfant sans mère

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Roman - Noir

Parfois je me sens comme un enfant sans mère

Anticipation - Social - Religieux MAJ samedi 24 octobre 2009

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 9 €

Tito Topin
Paris : Rivages, mai 2009
318 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-1979-4
Coll. "Noir", 737

L'agonie de la civilisation

Dans une ville aux allures post-apocalyptiques, mais bien de nos jours, une joyeuse bande d'illuminés réunis autour d'un gourou dérobent des parpaings et commencent à édifier une cathédrale. Bruno Weissmann est arrêté en état d'ivresse. Seul dans le commissariat avec un flic qui ne connait pas son pedigree de tueur invétéré, il s'arrange pour lui voler son arme, le zigouiller, sortir tranquillement, détourner une voiture avec conductrice (puis sans conductrice car il ne supporte pas qu'elle lui gueule aux oreilles) et entamer une douce folie sanguinaire. Pris d'une inspiration machiavélique, Bruno Weissmann va aller se réfugier au sein de la communauté étrangement-pensante, organiser des braquages et amasser un trésor de guerre qu'il va enfouir dans les bas-fonds de la bâtisse.
C'est le moment choisi par un Tito Topin noir et désabusé à souhait pour avancer son fou sur l'échiquier : le commissaire Ballard. Pourquoi ? Parce que les illuminés illuminent la ville avec des projectiles divers et variés qui font que les flics tombent comme les Allemands tombaient à Stalingrad. Seulement voilà, on n'est pas soixante ans en arrière mais peut-être dix ans en avant. Et dans un monde qui a perdu toute morale, Ballard se retrouve chargé d'une étrange mission : celle non pas d'infiltrer les toqués, mais d'y introduire une voiture bourrée d'explosifs jusqu'au plafond pour que nos cultistes s'envoient une dernière fois en l'air. Et Ballard sait une chose : c'est qu'il ne sera pas absent de cette sauterie.
Entre noirceur et anticipation, Tito Topin nous montre toute la crudité d'un monde cruel. Celui que nous pressentons si nous observons aujourd'hui ce qui est autour de nous. L'impalpable sous sa plume devient étonnement palpable. Si vous aimez vous attacher aux héros qui traversent vos lectures, évitez ce roman car alors vous allez souffrir. Et lentement dans cette civilisation de l'agonie.


On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°38

Citation

Hé, je te parle de ma mère et tu réponds pas ? Pour qui tu te prends  T'es moche, tu fais le même boulot minable que ma mère, t'es minable et j'aime rien de toi.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 23 octobre 2009
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