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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

Le Retour du professeur de danse

Politique - Social - Assassinat MAJ mardi 31 janvier 2017

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 14,5 €

Henning Mankell
Danslärarens återkomst - 2000
Traduit du suédois par Anna Gibson
Paris : Retrouvées, janvier 2017
480 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-365-59146-1

Un pas... de clerc ?

Il fallait s'y attendre, le décès de Henning Mankell nous vaut une nouvelle sortie de certains de ses titres – mais pas forcément à bon escient. Celui-ci date en effet de l'an 2000 et donc de la période immédiatement postérieure aux Wallander, pendant laquelle l'auteur cherchait un second souffle. Il avait compris, à juste titre, qu'il était temps qu'il mette fin aux aventures de son flic favori, mais a cru pendant un certain temps – cette fois à tort – pouvoir trouver une solution en en faisant une affaire de famille et en inventant un personnage, Stefan Lindman, qui lui permettrait de passer le relais à Linda, la fille de Kurt, ce qui sera fait dans Avant le gel. Heureusement, il s'apercevra alors (peut-être grâce à certains regards extérieurs) que c'est le... moins bon de tous ses romans et remédiera à son erreur en orientant autrement son talent. Ce volume-ci est donc une plaque tournante qui va déboucher sur une impasse et il convient d'en tenir compte, sans pour autant se voiler la face sur ses points faibles. Il se déroule en deux temps : d'abord en 1945, au terme de la guerre, puis à la fin du XXe siècle. Au centre de l'intrigue, le meurtre barbare d'un ancien policier, Herbert Molin, qui aimait danser le tango avec... des poupées gonflables (toutes les perversions sont dans la nature). Ce sont d'ailleurs les traces de ces pas de danse qui, au terme d'un raisonnement fort subtil, mettront l'enquêteur Stefan Lindman, spécialement venu de la ville de Borås à plusieurs centaines kilomètres de là, sur la bonne piste. Mais il lui faudra pour cela s'acoquiner avec la fille de la victime et avec une certaine Elsa Berggren, dont les confidences et les aveux lui seront fort utiles. Tout le reste est fort convenu, y compris un final "à la western".
Ce roman vise avant tout à dénoncer les survivances du nazisme en Suède, mais aussi dans le monde. L'intention est louable et méritoire, mais elle a perturbé la ligne strictement policière du livre et alourdi le texte. L'intrigue est difficile à suivre et fourmille d'invraisemblances : victime et coupable semblent s'acharner à faciliter le travail de l'enquêteur, les coïncidences abondent et les ficelles sont grosses comme des cordes. Le meurtrier (que l'auteur nous présente de façon fort imprudente pour le suspense) a l'obligeance de revenir sur le lieu de son crime, comme pour en rajouter dans les clichés, tandis que l'enquêteur joue les cambrioleurs à répétition. Les personnages ne sont pas convaincants et surtout pas Stefan dans ses rapports avec Elena, la femme qu'il a laissée à Borås, et Veronica, la belle nazie avec laquelle il couche "en frère". Bref, nous sommes loin de ce dont Mankell est capable et cette réédition n'est qu'une entreprise purement commerciale qu'il vaut mieux oublier le plus vite possible.


On en parle : La Vache qui lit n°139

Citation

Son crime avait été expié depuis longtemps.

Rédacteur: Philippe Bouquet mardi 31 janvier 2017
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