Nulle part sur la terre

Si sa mère avait agi ainsi, c'était pour le protéger, lui, et il ne pouvait pas supporter de la voir mourir. Elle avait raison. Il avait besoin d'elle et elle avait besoin de lui. Même si elle était folle, elle ne le laisserait pas s'enfoncer. Impossible.
Robert Bloch - Psychose
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Noir

Nulle part sur la terre

Psychologique - Social - Urbain MAJ mardi 17 octobre 2017

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Michael Farris Smith
Desesperation Road - 2017
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Demarty
Paris : Sonatine, août 2017
362 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-609-0

Juste un petit coin pour se reposer

Juste une nuit, un peu d'alcool, l'ivresse surtout de la vie, de la vitalité, de la vitesse. Russel conduit trop vite et il ne voit pas le camion qu'il emboutit. De ce camion, venait de sortir Maben, une femme elle aussi grisée par la vie et qui s'était donnée à un homme, un homme qui meurt dans le choc des deux véhicules. Suite à cet accident, Russel a passé onze ans en prison. Quand il sort et rentre chez lui, son père ne l'a pas oublié et tente de l'aider, mais d'autres ne l'ont pas oublié non plus, notamment les frères du mort qui l'attendent dès son arrivée en ville pour le frapper. Au même moment, mûe par elle ne sait quelle force, Maben, clochardisée et qui survit avec sa fille, revient elle aussi dans le coin. À peine s'approche d'elle de la ville, qu'un policier essaie d'abuser d'elle et elle le tue. Ce meurtre d'un policier, aussi corrompu soit-il, met en branle les forces de l'ordre. Pendant ce temps, Russel et Maben, sans savoir qui ils sont, se rencontrent...
Le récit de Michael Farris Smith se passe en Louisiane, avec des personnages hantés par la mort, par la disparition, par les remords ou les regrets. La moiteur locale ajoute à la lenteur des situations. Tous les personnages sont décrits avec soin, dans leur vie quotidienne, dans leurs accommodements avec les sentiments : le père de Russel a du mal à supporter la mort de sa femme mais vit avec une Mexicaine, sans vouloir le dire, par pudeur. Le fils veut se reconstruire mais ne sait pas parler. Maben est peu loquace, elle aussi, et doit porter le poids du policier qu'elle a tué. Un autre policier, ami de Russel, se demande si son ami n'est pas impliqué dans la mort de son collègue et il se doute bien que les frères du mort veulent se venger. Alors il patrouille et surveille, sans savoir si c'est pour aider ou pour inculper. Chacun est enlisé dans cette vie, dans cette torpeur, et ceux qui s'agitent sont surtout les idiots de service. Ceux qui ne veulent pas laisser le temps amadouer les plaies, les fils cassés se recoller tranquillement. Servi par un style limpide qui s'applique à décrire au plus près du grain les personnages, à décortiquer leurs émotions à travers des petits gestes, le roman de Michael Farris Smith est une évocation sensible, zen de ce que certains appelleraient pompeusement la résilience.

Citation

Il entendit un bruit de pas précipités, et quand il se retourna et vit les deux hommes qui fonçaient sur lui, il se demanda d'où ils sortaient. Il voulut dire quelque chose mais n'en eut pas le temps, ils fondirent sur lui comme une tornade.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 17 octobre 2017
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page