Losing Leah

Mais en même temps, nous non plus ne savons rien de nos clients, de leur vie, de leurs amours ou de leurs défaites. Ce ne sont pour nous que des bouches à nourrir et des portefeuilles, que l'on sert avec le sourire et qu'on ne reverra sans doute jamais.
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Roman - Thriller

Losing Leah

Psychologique - Disparition - Procédure MAJ lundi 08 avril 2019

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Sue Welfare
Losing Leah - 2018
Traduit de l'anglais par Anne Confuron
Paris : De Saxus, mars 2019
332 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-37876-025-0
Coll. "Thriller"

À la recherche des gens perdus

Un homme erre comme une âme en peine dans les toilettes pour femmes d'une station service ordinaire dans un coin perdu de l'Angleterre. Il n'est cependant ni fou ni pervers. Chris Hill cherche juste sa femme Leah, qui semble avoir disparu dans ce décor pourtant banal. Intervient alors la sergent Mel Daley et son patron depuis un an, Harry Baker, spécialistes des disparitions en tous genres. Les Hill forment à première vue un couple banal qui se rendait dans sa maison de campagne au Pays de Galles. Bien sûr, le mari est toujours le premier suspect, même si son désarroi semble sincère. Leah a-t-elle disparu ou a-t-elle été assassinée ? Sans corps, pas de crime... Les deux enquêteurs se lancent à la recherche de tous ceux qui connaissaient ce couple a priori bien sous tous rapports, même si les interrogatoires dressent un portrait moins flatteur. La solution est peut-être à chercher du côté d'Elise Stawson, l'une des rares amies de Leah. Elles travaillaient chez le même fleuriste, même si Elise a été emportée par un cancer quelques mois plus tôt. Peut-elle avoir conçu un plan diabolique qui se prolonge par-delà la mort ? La réponse repose du côté d'un bosquet de perce-neiges des plus ordinaires...
On le sait, le roman d'enquête "classique" British est l'une des principales industries locales avec la bière et le Stilton, mais ce roman de Sue Welfare change du tout-venant en exhumant le roman dit "procédural", genre ou s'illustrèrent des auteurs comme Ed McBain ou Hilary Waugh. Autant dire qu'il ne faut pas s'attendre au thriller industriel plein de bruit et de fureur qu'annonce la quatrième de couverture, mais plutôt à un roman qui propose avec un souci de réalisme une enquête qui se déroule majoritairement en dialogues selon la structure devenue traditionnelle. Un interrogatoire découle sur un autre pour croquer peu à peu un portrait d'ensemble. Épousant la doxa actuelle, il ne faut pas non plus s'attendre à trop de recherches psychologiques. Comme toujours dans le polar actuel, le seul suspense est de savoir de quoi sera coupable le mari, comme tous ces gens-là... Pour peu que l'on accepte ce principe structurel, l'ensemble échappe à l'écueil de l'austérité qui guette toujours le procedural dans sa forme trop aride grâce à une narration plutôt vivante. Si l'on recherche une lecture de distraction pour passer un voyage en train ou en avion (les "insomniaques et ferroviaires" chers à Michel Lebrun), alors Losing Leah peut faire parfaitement l'affaire.

Citation

Les cas de personnes disparues sont inhabituels parce que, en soi, il ne s'agit pas d'un crime. Nous déterminons la gestion de chaque cas en nous appuyant sur la vulnérabilité de la personne disparue, en évaluant le risque qu'elle peut représenter pour elle-même ou pour les autres. Le niveau de risque a un impact sur les moyens qui sont mis en œuvre pour retrouver la personne.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 08 avril 2019
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