L'Usurpateur

Mes bras me chatouillent à en bêler, je me gratte et mes ongles trop longs sont des godets pour bulldozers et la seule chose qui m'arrête, c'est le souvenir de ce type, je ne me souviens plus de son nom, j'oublie tout, ma cervelle bourgeonne, ce type qui se grattait jusqu'au sang pour attraper ses poux et qui les collectionnait dans une petite fiole de méthadone vide pour leur parler la nuit.
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jeudi 18 avril

Contenu

Roman - Policier

L'Usurpateur

Social - Tueur en série - Énigme MAJ jeudi 06 juin 2019

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,5 €

Jørn Lier Horst
Hulemannen - 2013
Traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier
Paris : Gallimard, mars 2019
448 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-269505-6
Coll. "Série noire"

Chaque Homme est une solitude

Viggo Hansen est un vieil homme solitaire. Si solitaire que personne, même parmi ses voisins, ne s'est rendu compte qu'il ne donnait plus signe de vie depuis quatre mois. Et ce n'est que normal puisqu'il est mort ! Même s'il est sans doute mort de mort naturelle, il est difficile après tant de mois d'avoir une certitude et, William Wisting, l'inspecteur de la police locale, est chargé de s'en assurer. Il commence à se poser des questions lorsque, en même temps, on découvre dans les bois, caché sous un arbre, un autre cadavre mystérieux. Lorsque les premiers prélèvements montrent qu'il a sur lui des empreintes qui indiquent qu'il est peut-être un tueur en série américain recherché depuis des années, Wisting mène son enquête, de plus en plus troublée et troublante. De son côté, Line, sa fille journaliste apprend elle aussi la mort, dans la solitude la plus extrême, de Viggo, un homme qu'elle a vaguement connu quand elle était enfant. Elle décide donc d'écrire un article pour évoquer ce phénomène qui touche de nombreuses personnes. Elle commence elle aussi son enquête et s'interroge afin de cerner la personnalité du mort. Et si il avait été assassiné ? Mais qui peut vouloir tuer quelqu'un qui ne connaît personne, ne dérange personne et ne voit personne ? Pourquoi ? Peu à peu, naturellement, les deux enquêtes vont s'imbriquer.
L'Usurpateur est vraiment une enquête de facture classique, qui prend son temps. Wisling et ses coéquipiers cherchent qui est la victime, puis ratissent l'entourage et les éventuels témoins, puis élargissent le champ des possibles. Ici, la violence du tueur en série n'existe qu'en écho et, par delà l'horreur de cette mort, on découvre que parfois, le tueur est le seul personnage qui interagit avec ses victimes. Des femmes disparaissent, semblent s'évanouir, et il est difficile de faire des liens. De même Viggo est symbolique de ces êtres que nous connaissons, qui traversent l'existence comme des fantômes, n'ayant que de vagues connaissances scolaires, de rares amis au boulot et une vie sentimentale aussi plate qu'une limande. L'atmosphère froide et désespérée de ces contrées nordiques est ici dépeinte avec soin par Jørn Lier Horst, avec cette angoisse frappante qui naît d'un coin de paysage anodin et bucolique contenant les reste d'un cadavre enterré ou jeté au fond d'un puits et des gens, policiers ou journalistes, qui cherchent sans relâche à leur redonner une voix.

Citation

Assis dans son fauteuil, l'homme mort était totalement desséché. Il avait les lèvres lacérées. Ses dents découvertes étaient jaunies, noircies, son crâne parsemé çà et là de touffes de cheveux poussiéreux, sans vie.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 06 juin 2019
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