Vieille peau

Le nombre de sites consacrés au suicide... on n'imagine pas. Dès qu'on à les mots-clés, on a l'impression que la planète ado ne pense qu'à se flinguer. Les gens croient qu'on ne pense qu'au sexe à quinze ans, eh bien pas du tout : on ne pense qu'à la mort.
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jeudi 28 mars

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Roman - Thriller

Vieille peau

Huis-clos - Braquage/Cambriolage - Drogue MAJ lundi 20 avril 2020

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 12 €

Christophe Kauffman
Marcinelle : Le Basson, mars 2020
162 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-930582-71-9
Coll. "Basson rouge"

Plus belge la mort…

Djamila n'a pas le choix : il lui faut rembourser sa dette auprès d'un dealer. Même pas pour elle : il lui a mis le sachet dans son sac et elle s'est fait prendre. Injuste, mais qu'y faire ? Alors il faut un coup facile : avec deux potes de galère, Lipton et Jacquot, s'introduire dans le pavillon d'une vieille dame et prendre ce qu'on y trouve. Les vieux, ça a toujours de l'argent caché quelque part, non ? Sauf qu'ils tombent sur Paola, une octogénaire à la vie bien remplie. Une vieille dame acariâtre et calculatrice qui a déjà plus d'un tour dans son sac et plus d'une mort derrière elle. Pour cette Mémé Cornemuse version noire, trois gamins comme eux ne sont que du menu fretin, surtout qu'elle a tout prévu, même lorsqu'un quatrième larron s'invite à la fête. Sauf Djamila, un peu plus maligne que les autres. Lorsque la maison et ses chausse-trappes meurtriers se referment sur eux, les apprentis cambrioleurs comprennent que ce n'est pas la vieille dame qui est leur prisonnière, ce sont eux qui sont enfermés avec elle...
Voilà un roman noir dégraissé et décapant qui en son temps aurait fait une excellente "Série noire", mais sorti chez un nouvel éditeur d'outre-quiévrain tentant de ressusciter ce qui manque aujourd'hui, à savoir une collection populaire de polars "princeps" en poche. Le point de départ n'est pas neuf, il a même été utilisé de nombreuses fois par des films d'horreur - et le récit s'oriente dans cette direction sans y tomber pleinement. L'auteur, Christophe Kauffman, réussit à rendre son récit de huis-clos, situation que n'eût point renié le Frédéric Dard des romans noirs, vivant par deux narrations, celles de Paola et Djamila (qui peut irriter par son langage djeunz avant qu'on ne comprenne que la vérité est ailleurs) que tout sépare, mais qui ont peut-être plus en commun qu'elles ne le croient. L'auteur n'est pas un débutant (nos limiers ont retrouvé ses traces en 1994-1995 avec deux titres dans la regrettée collection "Anticipation" du Fleuve Noir) et la découverte progressive du passif des deux personnages meurtris par la vie et leurs apartés maintiennent l'intérêt, le tout avec un style percutant qui colle parfaitement au propos. Et à cent cinquante pages et quelques, on ne peut dire que l'auteur étire son propos. Une réussite pour un éditeur de Bruxelles (ce qui explique quelques petits belgicismes qui donnent une certaine saveur) à qui l'on souhaite longue vie...

Citation

Rien qu'avec la cuisse de ce type, on nourrirait un orphelinat pendant trois semaines. Il a des mains à déchirer les annuaires sans y penser.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 20 avril 2020
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