Les Militantes

Depuis qu'elle avait commencé sa série d'articles sur le sujet, elle recevait chaque jour des dizaines de mails ou de lettres de gens qui paraissaient très sérieux et qui avaient des révélations à faire sur des complots plus terrifiants les uns que les autres.
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samedi 20 avril

Contenu

Roman - Policier

Les Militantes

Tueur en série - Procédure - Scientifique MAJ mardi 16 juin 2020

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Claire Raphaël
Rodez : Le Rouergue, mars 2020
222 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8126-1974-8
Coll. "Noir"

Méticulosité procédurale

Les meurtres de femme par balle, en pleine rue et en plein jour qui plus est, sont d'une telle rareté qu'ils constituent presque une anomalie statistique. Aussi, quand la brigade criminelle de Paris fait appel à l'experte en balistique Alice Yekavian, c'est que l'exécution d'une militante féministe dans les rues tranquilles de Meudon a tout pour contrarier leurs idées préconçues. Mais quand celle-ci découvre les initiales de la victime gravées sur les balles et que d'autres femmes, que rien ne semble vouloir rattacher entre elles, tombent sous les balles dans cette banlieue paisible, tout le monde est conscient que l'enquête va se révéler longue et complexe.
Nouvelle venue dans l'arène du polar, Claire Raphaël est ingénieure de la police scientifique, et cette prise directe sur le métier se sent distinctement dans ce premier roman. Car s'il existe des polars qui s'agitent, qui noient leur futilité sous des monceaux de coups de théâtre et de révélations calibrées pour faire tourner la page, Claire Raphaël ne mange pas de ce pain-là. Elle sait qu'une enquête se résout avec calme, méticulosité, mais aussi avec humilité. Ses personnages, Alice Yekavian en tête, sont finement détaillés, et tout simplement humains. Ils avancent, opiniâtres, conscient des limites du système, vers une inéluctable résolution de l'enquête. Pas de poursuites ici, pas d'éclats de voix, de bordées d'injures, de fusillades, pas de flics pourris ou alcooliques, de serial killer génial, ni de plan machiavélique, juste la banalité du crime. Certains, nourris aux thrillers gonflés aux hormones et à une police scientifique bardée de gadgets high tech pourront trouver ternes les procédures détaillées menées par les personnages, les tours et détours d'une enquête qui se dénoue de façon organique, quand tous les éléments sont réunis ; mais ce serait faire un faux procès à cet excellent polar à l'écriture limpide et élégante, sans effet de manches, sans pathos envahissant, qui redonne enfin une image juste du métier d'enquêteur, mis à mal par des décennies de séries policières. On sent, à chaque page, que Claire Raphaël aime son métier, qu'elle est consciente de son utilité et de ses failles, et on a hâte de la lire de nouveau

Citation

Certains meurtres ressemblent à des histoires qui n'en finissent pas. Mais ce ne sont pas les plus nombreux. La plupart des meurtres se résolvent sans imagination, par la lecture consciencieuse des agendas téléphoniques, par le croisement des auditions, dont les incohérences sont débusquées à la pointe du stylo avant d'être creusées jusqu'à l'os, jusqu'aux larmes et jusqu'aux aveux. La plupart des meurtres sont aussi faciles à résoudre que des rébus dont la solution nécessite d'être patient et c'est tout.

Rédacteur: Jean-François Micard mardi 16 juin 2020
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