Chéri-Bibi volume 2 : Chéri-Bibi et Cécily

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Roman - Aventure

Chéri-Bibi volume 2 : Chéri-Bibi et Cécily

Vengeance - Prison MAJ mardi 29 décembre 2009

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 14 €

Gaston Leroux
Préface de Mathias Énard
Thierry Guitard (illustrateur)
Paris : Libertalia, novembre 2009
370 p. ; illustrations en noir & blanc ; 21 x 14 cm

Actualités

  • 21/05 Exposition: Fantômas-tique René Navarre
    Tandis que la Galerie des bibliothèques de la Ville de Paris invite à découvrir tout ce qui entoure les débuts du cinéma criminel*, la Bibliothèque des littératures policières propose l'exploration d'une vaste annexe de ce domaine déjà bien étendu à travers une exposition consacrée à René Navarre, grande figure du cinéma naissant sans doute peu présente à l'esprit du grand public mais très probablement inscrite en bonne place dans la petite "bibliothèque référentielle" de tout cinéphile, surtout s'il est amateur de cette part du Septième art qui serait le pendant de la littérature feuilletonesque dite "populaire".
    Si René Navarre reste marqué par son incarnation du maléfique Fantômas dans les cinq films que Louis Feuillade réalisa d'après les célèbres romans de Souvestre et Allain, il fut aussi réalisateur, et producteur - il déposa la marque des Films René Navarre, cofonda la société Cinéromans et contribua ainsi, au cours des années 1920, à la sortie d'une vingtaine de films-feuilletons parmi lesquels, pour ne citer que les plus "résonnants", Vidocq, Belphégor, Ferragus... sans oublier La Nouvelle Aurore qui, comme son titre ne l'indique pas, narre les aventures du fameux bagnard Chéri-Bibi (d'ailleurs, le scénario est dû à Gaston Leroux lui-même).
    L'avènement du parlant signa le déclin de sa carrière mais, avant que celui-ci s'amorce, il coproduisit, en 1931, un serial intitulé Méphisto. D'où le titre qu'il donna à ses mémoires, rédigés en 1948 : De Fantômas à Méphisto, que son petit-fils François-Marie Pons a publiés en 2012 aux éditions de L'Harmattan sous le titre Fantômas, c'était moi. Souvenirs du créateur de Fantômas en 1913.
    En s'appuyant sur ce précieux document, et sur les nombreuses archives que François-Marie Pons lui a aimablement confiées, la BiLiPo a installé dans ses murs une riche exposition à voir jusqu'au 1er août : "De Fantômas à Méphisto. René Navarre (1877-1948), l'artiste aux 1000 visages"**.

    * ...grâce à l'exposition "Cinéma premiers crimes", visible jusqu'au 2 août, au n°Â 22 de la rue Mahler dans le 4e arrondissement parisien.

    ** Bibliothèque des littératures policières
    48, rue du cardinal-Lemoine
    75005 PARIS. Tél. : 01.42.34.93.00.
    Entrée libre, exposition ouverte du mardi au vendredi de 14 heures à 18 heures, le samedi de 10 heures à 17 heures. Fermée dimanche, lundi et les jours fériés.

    Liens : Chéri-Bibi volume 1 : Les Cages flottantes |Marcel Allain |Pierre Souvestre |Gaston Leroux

  • 12/03 Édition: Parutions de la semaine - 12 mars

Arrêt à Pont-Marie

Pour bien des raisons, il est recommandé de ne pas se tatouer sur le torse "À Cécily pour la vie" ni même de signer d'un tonitruant "Chéri-Bibi". Surtout si l'on utilise pour cela de l'encre faite avec le poison des plantes de la forêt vierge, ce qui rend la chose indétatouable... Par l'entremise du Kanak, Chéri-Bibi a revêtu la peau du marquis du Touchais (aventure narrée dans Les Cages flottantes) mais il a conservé son tatouage. Il peut cependant entrevoir une vie avec Cécily, celle qu'il aime depuis toujours. Par un heureux hasard, le Bayard, à bord duquel se tenaient les anciens compagnons d'infortune de Chéri-Bibi a été coulé par la Marine française. Avec lui, les derniers dépositaires de son secret. Car officiellement Chéri-Bibi est mort de maladie et le marquis du Touchais a dû payer une rançon pour recouvrer sa liberté. C'est dit, cette longue captivité associée à une grave maladie l'auront radicalement changé. Fini les frasques parisiennes, les infidélités à répétition et les festins pantagruéliques en compagnie de l'odieux Pont-Marie. Le marquis du Touchais devient avec l'âge et la raison un honnête homme qui n'a que trop fait souffrir sa femme, et qui doit alors suivre le long et dur chemin de la rédemption.
La Ficelle le suit pas à pas alors que Cécily tombe sous le charme de cet homme qu'elle ne reconnaît pas. Tout semble aller pour le mieux. La vieille marquise se meurt, le docteur Walter semble enfin trouver des limites à son art. C'est alors que Chéri-Bibi le rencontre et se rend compte qu'il ne s'agit pas moins que du Kanak ! Dans le même temps, resurgit Petit-Bon-Dieu, bientôt suivi de Gueule-de-Bois, Boule-de-Gomme, Va-Nu-Pieds et Rouquin ! La terrible bande en veut à l'immense fortune du marquis et n'a nullement été rassasiée par le million obtenu. Le Kanak, en laissant intact le tatouage de Chéri-Bibi, avait bien préparé son coup. Pour Chéri-Bibi, il est temps de revêtir sa véritable identité et de vieilles hardes afin de rallier tout ce beau monde à la raison. Épaulé par sa fidèle Ficelle, armé d'un pied-de-biche et aidé par la clémence d'un temps orageux qui permet de commettre les pires forfaits en toute impunité, Chéri-Bibi renait d'Outre-tombe et, avec lui, sa légendaire Fatalitas... car il n'est pas vrai qu'après la pluie vient le beau temps.

Les Cages flottantes nous avaient permis de découvrir un Chéri-Bibi injustement accusé d'un double-meurtre, mis au ban de la société et que le caractère endiablé et entier avait ainsi permis d'attirer à lui les sympathies des forçats et autres pirates, le catapultant au rang de légende vivante. Ses crimes d'alors nous semblaient justifiés et nous le plaignions de tout notre cœur. Sa nouvelle parure fait qu'il s'égare de crime en crime non plus pour défendre une juste cause mais pour empêcher que l'on ne touche à ses acquis. Crime ultime s'il en est, il trompe odieusement une femme en lui cachant qui il est réellement, continuant ici ses rapines qui, pour le coup, deviennent ulcérantes. Et ceci tout le long du roman sans aucune once de remords ! Évidemment, il va au théâtre, découvre Œdipe et Hamlet. Affronte les ires tragiques de la Fatalitas. Le malhonnête Chéri-Bibi s'est caché dans une écorce plus malhonnête encore : celle de celui par qui tous ses tourments sont arrivés. Les Dieux et le hasard sont cruels. Et l'homme a beau manier excellemment le pied-de-biche, il ne s'en prendra pas moins un retour prodigieux de bâton dans les dents. Le final dramatique au possible nous promet une suite que l'on attend avec impatience. Mais Chéri-Bibi tient maintenant plus de Fantomas que d'Arsène Lupin.
Rares sont les ouvrages réédités enrichis. De temps en temps, une préface précise ou précieuse. Les éditions Libertalia, Chéri-Bibi en soit loué, nous proposent des illustrations en noir et blanc et en pleine page de Thierry Guitard et une préface de Mathias Énard dans laquelle il s'attarde sur la recette de la morue espagnole. Thierry Guitard a pris, lui, la relève de Tôma Sickart. Il y a une belle continuité qui réussit cependant à se dédouaner de celle de son prédécesseur, et toujours, cette couverture qui est du meilleur aloi !

Citation

Ah ! ce Paris ! ce Paris ! s'écria Chéri-Bibi... je n'y remettrai plus jamais les pieds ! On rencontre un jour des amis en bonne santé ; le lendemain il n'en reste plus rien qu'un article qui les déshonore !

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 29 décembre 2009
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