L'Heure des chiens

L'homme se relève en laissant glisser ses mains dans les poches de sa veste et commence à reculer vers la foule. Lawrence Vitti aperçoit par-dessus ses verres fumés des prunelles vert-de-gris à l'éclat intense. L'inconnu, en croisant le regard de Lawrence, propage aux iris bleus du jeune homme le virus noir de la mort.
Philippe Nicolas - Les Fleurs jumelles
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Policier

L'Heure des chiens

Social - Tueur en série - Médical MAJ mercredi 07 juillet 2021

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Thomas Fecchio
Paris : Le Seuil, avril 2021
380 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-02-147685-9
Coll. "Cadre noir"

Soissons noir

Il ne se passe jamais rien à Soissons. C'est ce que pensait l'adjudant de gendarmerie Gomulka, revenu de tout et surtout de son mariage, puisque sa femme ne lui parle même plus. C'est alors que le carré musulman d'un cimetière est profané avec pour signature la tête tranchée — de son vivant — d'un molosse et l'inscription "L'invasion s'arrête ici", la même qui fleurit un peu partout. Faut-il chercher du côté des fachos locaux ? Mais ce n'est pas tout car Julia Laurenson, pensionnaire à la maison de repos du docteur Vogel, spécialisé dans les addictions, fait une découverte macabre sur son chemin : une main tranchée sur la berge d'un canal. Ce qui ressemble fort à un signe... Et, en effet, en draguant le canal, la police tombe sur un nouveau cadavre. Mais était-ce un hasard ou bien la main a-t-elle été laissée sur place là où Julia avait pris l'habitude de faire ses promenades de santé ? Julia, ex-DRH chasseuse de tête spécialiste du licenciement sec, qui a déjà été la cible d'un forcené et qui reste maintenant avec une main handicapée. Paris envoie à Gomulka un adjoint, le lieutenant Delahaye, surnommé "la Machine" à cause de ses capacités analytiques hors du commun. Lorsque le cadavre du propriétaire présumé du molosse décapité est trouvé mort de façon particulièrement violente, l'affaire ne fait que s'épaissir. Quel rôle joue dans cette histoire le château, cette clinique où le docteur Jean Vogel soigne les addictions par la thérapie de groupe ? La clé est à trouver dans les agissements d'un tueur en série historique remontant à l'Occupation...
Soyons clair et net, ce roman a pour grand avantage d'avoir une vraie intrigue. Bon, en général, on fait souvent croire qu'il y en a une pour vendre des romans, mais là, celle-ci rappelle le Jean-Christophe Grangé de la grande époque (les boneheads — skinheads fascistes, tous ne le sont pas —, semblent venus tout droit des Rivières pourpres, tout comme le duo de flics), voire Franck Thilliez. Le tout reste classique avec une enquête à la Marabout d'ficelle, mais très bien senti, avec un rythme soutenu qui fait plaisir en ces temps de Livres Ventripotents™, mais prend tout de même le temps de présenter de vrais personnages et même une petite pique contre les méthodes de "management" actuelles. Et ce avec une science de la narration digne des meilleurs auteurs populaires — au sens noble du terme — offrant même un de ces méchants diaboliques comme on les aime surnommé le Fantôme et gagnant une dimension presque fantastique au fil des pages. Pas de gros reproches à faire donc à ce roman classique dans sa forme qui n'a pas pour ambition de révolutionner le genre, juste celle, démesurée, de faire passer un bon moment. Et qui y parvient, ô combien !

Nominations :
Le Noir de l'Histoire 2022

Citation

On n'est pas gendarme parce qu'on porte l'uniforme. On l'est parce qu'on fait le boulot.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 07 juillet 2021
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page