Duel en enfer : Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur

Le tabac rapporte gros. L'État et l'Europe se fichent des cadavres et des camions d'ammoniac pourvu que les industriels du tabac passent à la caisse. Les taxes sur la cigarette, c'est la moitié de celles sur le carburant et le cinquième de l'impôt sur le revenu.
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Roman - Policier

Duel en enfer : Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur

Historique - Énigme MAJ dimanche 19 décembre 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8 €

Voir plus d'infos sur le site livresque-du-noir.fr (nouvelle fenêtre)

Bob Garcia
Paris : J'ai lu, février 2010
666 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-290-01888-0
Coll. "Policier", 9152

Quand Sherlock Holmes découvrit qui était Jack l’éventreur…

Été 1888. Le docteur Watson, perturbé par la longue et douloureuse maladie de sa femme, vient de regagner les pénates de son ami Sherlock Holmes. Cela arrange bien le détective qui tire le Diable par la queue. Mais une nouvelle enquête se présente : un mystérieux tueur commence à découper en morceaux des prostituées dans les quartiers malfamés de Londres. En même temps, une jeune souillon se présente auprès du grand détective, et un jeu trouble s'instaure avec le docteur Watson.
Une nouvelle version de la grande idée : Sherlock Holmes travaillait à Londres en même temps que Jack l'éventreur y découpait ses proies. Ici, Bob Garcia en resituant l'ensemble des fils de l'intrigue dans leur chronologie offre une démarche classique d'historien et son roman est déjà intéressant comme cela juste dans cette description méthodique de l'affaire.
Tout le travail de Bob Garcia, musicien de jazz, donc amateur des variations autour d'une thématique, va être de présenter sous un jour nouveau protagonistes du drame et éclairages sociologiques intelligents. Il écrit en insufflant à la prose de Watson une dose d'humour bienvenu, y compris, et surtout dans les moments les plus rudes. Ainsi, le docteur Watson raconte ses rêves, fait les premiers pas dans la psychanalyse pour découvrir des raisons profondes à ses cauchemars. Holmes se cache pour se livrer à des activités humanistes qu'il aurait honte de dévoiler. L'histoire se pose durant quelques pages pour accompagner Watson à la campagne afin d'y rencontrer sa femme malade.
Ensuite, et c'est là le côté captivant de Duel en enfer, par delà les innovations techniques de Sherlock Holmes, le sens de la déduction, c'est toute l'atmosphère de l'époque victorienne qui est rendue dans son mouvement de balancier. D'un côté, Sherlock Holmes va rencontrer dans son enquête les travaux de construction du métro, image moderne de la ville, puis va surveiller les mouvements spirites qui foisonnent. Watson évoque les progrès pour montrer ensuite et surtout les bas-fonds de la ville : mendiants, enfants vendus, ruines des quartiers soumis aux bandes de souteneurs, prostitution glauque évoquée de manière plus que triviale, sans compter des séances avec le médecin légiste particulièrement désinvolte. L'intrigue se dirige alors vers les services psychiatriques et l'on navigue entre des médecins au fait des meilleures techniques (le cas Elephant man) et les conditions effroyables dans lequel se trouvent les asiles.
À l'intérieur d'un roman que l'on aurait pu croire calibré, Bob Garcia introduit sa fantaisie, passe les incontournables et restitue de belle façon une période complexe où se nouent des mentalités anciennes et des comportements nouveaux, où les progrès techniques et humains minent le monde connu comme les travaux du métropolitain minent les fondations de Londres.


On en parle : Alibis n°30

Citation

Les finances sont au plus bas, mon cher Watson. Il ne me reste plus que dix livres et trois shillings. Je n'ai même plus de faux billets puisque j'ai fourgué les derniers à ce fameux Midget. Quand à mon compte en banque, il est aussi sec que le désert de Gobi.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 01 avril 2010
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