Une histoire d'amour radioactive

Les garçons faisaient le guet. Ils observaient la lumière qui envahissait le maigre espace entre les maisons noires, alignées comme une rangée de dents branlantes.
Bill Beverly - Dodgers
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

mardi 16 avril

Contenu

Roman - Policier

Une histoire d'amour radioactive

Médical - Procédure MAJ vendredi 23 avril 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 14,5 €

Une rapide variation dégradante

Javier est le supérieur hiérarchique de Plancher. Ensemble, ils font un duo de flics étonnants. Le premier a presque le double de l'âge du second. Ils sont amants dans la vie et subissent de plein fouet la passion qui les transperce. D'ailleurs, ça ne fait pas longtemps qu'ils se connaissent. DRH, lui, est un modèle de régularité, d'ordre et de raison. S'il ne respirait pas, ça n'étonnerait personne. Réglé comme une horloge, il arrive en avance à son travail, repart en retard, lis le même post-it sur son frigo, mange seul, et fait l'amour une fois par semaine à la mère de son fils qu'il ne connaît au final pas. C'est le moment que choisit Veronika pour croiser sa route à un passage piéton. DRH l'observe. Il pense à elle. A même envie de la recroiser. La recroise. Arrive en retard pour la première fois à son travail.
Veronika est une artiste qui photographie des hommes pas si loin que ça de la phase terminale de leur maladie. D'ailleurs, une fois atteint la phase terminée, Veronika s'intéresse à d'autres phases terminales. Et ainsi de suite. Toujours la même chose. Ceux qui croisent sa route finissent par quitter l'hôpital sans laisser d'adresse. Javier et Plancher tiennent, ils en sont sûrs, une tueuse en série. Une maniaque obsédée du genre à briller la nuit. D'ailleurs, il y a des endroits qui sont tellement radioactifs que si on demande, ils n'existent pas. Ce qui est étrange en revanche, c'est que l'état de Plancher se détériore à vitesse grand V. C'est bien simple : c'est comme si on lui avait mis le pied au Plancher sauf qu'il ne le prend plus sauf une fois justement dans une scène puissamment évocatrice d'Antoine Chainas qui signe à ce moment un des plus beaux passages érotiques de la littérature noire.
Antoine Chainas alterne deux histoires qui se croisent, se complètent ou se répètent en courts chapitres. Notre cœur s'emballe à mesure que lui, Antoine Chainas, développe son intrigue et nous emmène dans une histoire noire et glauque, mélange de présent et d'anticipation, qui fait que l'on ne comprend pas toujours, mais qui subjugue en variant les styles et les approches. Comme si tout cela n'était qu'une longue et rapide variation dégradante. Il y a quelque chose d'impalpable dans ce roman, un truc qui titille l'échine. On en ressort avec l'intime conviction qu'Antoine Chainas est vraiment un grand bonhomme.

Nominations :
Trophée 813 du roman francophone 2010
Grand prix de la littérature policière - roman français 2010

Citation

La madeleine de Proust, ça marche dans les bouquins, pas dans la vraie vie d'un DRH moderne.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 23 avril 2010
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page