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Poche
Inédit
Tout public
Épuration ethnique...
Deux trains au départ de Marseille. Deux trains prennent la même direction : le Nord. Dans l'un, les supporter de l'OM, qui se rendent à la finale qui verra leur club affronter le Milan AC. Dans l'autre, des milliers de déportés entassés dans les wagons de la mort... Et dans les deux, Robert et Michel. À cinquante ans d'intervalle. Robert en 1943, le petit Miche – Michel - sur les épaules, qu'il jette littéralement par la lucarne du wagon pour qu'il se sauve. Et la foule des raflés. Juifs, métèques, promis à la mort des barbare nazis. Robert Et Miche en 1993, armés, tendus. Parce qu'un soir par hasard, Robert a reconnu parmi les dirigeants du Bayern de Munich, où se disputera la finale, l'homme qui l'a séparé de sa femme et de sa fille, englouties dans la sinistre gueule des camps. L'approcher. Se faire justice quand la Justice a défailli. Robert entraînant dans son projet Miche et le narrateur.
Roman on ne peut plus sensible, affrontant une page sombre, dit-on d'ordinaire, de notre histoire commune, pour lui rajouter un chapitre qui n'a pas fait mémoire ailleurs qu'à Marseille, livrée un jour à la lâcheté. Nuit du 22 au 23 janvier 1943, la ville est bouclée par les SS et huit mille policiers français en tenue, qui fouillent les rues à la recherche de juifs, n'en trouvent pas et ramassent tout ce qui peut faire métèque pour satisfaire l'appétit de l'ogre nazi. C'est cette sale besogne que le livre raconte, tricotant le passé au présent pour révéler les mêmes lâchetés à l'œuvre aujourd'hui, autrement, si loin aimerait-on croire, mais si près de nous, si proches que l'on se prend à redouter que l'épuration ethnique dont la ville fut le théâtre, en janvier 1943, ne soit de nouveau possible... Un Gouiran assénant, cette fois encore, son poing comme une massue sur les encoignures nauséeuses de l'Histoire.
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°40
Citation
Demain, je serai un assassin.

