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Un nouveau Robin des Bois ?
En 1209, après le saccage de Béziers par les soudards engagés dans la croisade des Albigeois, une femme fuit, emportant un lourd secret. Épuisée, elle s'est réfugiée dans une grotte. Ses compagnons de route porteront son message en Aragon. En partant, ils masquent l'entrée de son abri. En 2009, en Ariège, des orages violents mettent à jour l'accès à une caverne. Les explorateurs trouvent un coffret métallique contenant un livre, au cuir érodé. À Paris, quelques jours plus tard, une femme se rend à un vernissage sur une péniche. Oppressée par la foule, elle s'installe à la proue. L'homme, qui avait bavardé quelques minutes avec elle, la rejoint. Il enlève sa tenue de soirée pour passer une combinaison de plongeur en lui avouant avoir dérobé le tableau, objet du vernissage. Il plonge dans la Seine et retrouve son oncle, Roland. Il enlève alors son grimage et reprend son identité, celle de Maxime Lancelot, propriétaire de clubs de plongée sur la Côte d'Azur. Son oncle, qui a remis le tableau à son nouveau propriétaire à Madrid, rentre à Paris, dans l'appartement qu'il prête à Felipe Vidal son complice depuis leur rencontre à la Légion Étrangère. Celui-ci raccompagne sa conquête jusqu'à la porte. Quelques instant plus tard, on sonne. Roland entend des coups de feu étouffés, voit Vidal s'écrouler. Par réflexe, il se replie vers la sortie de secours, préparée de longue date. Or, depuis celle-ci, on le mitraille. Il s'échappe de justesse par la fenêtre de la salle de bains. Par des voies détournées, il prévient Maxime. Ils deviennent, ainsi que les membres de leurs réseaux, la cible de personnes qu'ils ne connaissent pas, pour des raisons qu'ils ignorent...
L'auteur met en scène, autour de Maxime, sorte de Robin des Bois, un groupe d'individus qui concourent : "... à cette meilleure répartition des richesses que je ressens comme si nécessaire". Il donne à son héros un rôle de bienfaiteur et non de détrousseur, expliquant ce qu'il apporte à la société : "... ne suis-je pas celui qui fait battre le cœur des familles végétant dans leur luxe, donne du travail aux assurances ainsi qu'aux journalistes, permet à la police de ne pas s'encroûter tout en procurant au petit peuple des sujets de conversation ?" Ces personnes sont habituées à prendre des risques, à s'entourer de toutes les précautions pour ne pas être démasquées. Cependant, elles sont confrontées à une menace inconnue qui les portent à des actes "contre nature" comme de collaborer avec les policiers en charge de l'enquête sur la mort de Felipe et de sa compagne.
À ce volet trépidant où l'action et l'aventure débridées le disputent à la tension d'une traque, P. J. Lambert, ajoute une dimension ésotérique. Celle-ci prend ses racines dans l'épopée cathare et dans des secrets millénaires sur les premiers temps du christianisme. Il est vrai que dans ce domaine, toutes les suppositions, toutes les hypothèses peuvent être plausibles. Les témoins ont disparu très vite et le reste n'est qu'une transmission orale avec toutes les scories, les déformations que l'on peut imaginer. Avec ces éléments, l'auteur concocte une intrigue habilement retorse. Il dresse une galerie de personnages qui, malgré le côté illicite de leurs activités, sont attachants. On se prend facilement d'empathie pour Maxime, voire Roland et d'autres. Cependant, on peut regretter un côté un peu stéréotypé de certains des acteurs, comme Mireille, par exemple. Mais cette réserve, ne gêne en rien l'intérêt pour ce roman au ton résolument dynamique, aux images et réflexions humoristiques fort bien amenées, à l'intrigue qui privilégie des péripéties variées et multiples. Les Murmures du tombeau est un thriller à la lecture agréable, qui fait passer un bon moment de détente.
Citation
Ahurissement, émoi, effroi, panique dans la rue : ceux qui ont vu, ceux qui croient avoir vu, ceux qui n'ont rien vu mais suivent ceux qui ont vu ou ont cru avoir vu.