Un cri dans la forêt

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Roman - Aventure

Un cri dans la forêt

Énigme MAJ vendredi 23 juillet 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

À partir de 10 ans

Prix: 5,95 €

Marin Ledun
Olivier Balez (illustrateur de couverture)
Paris : Syros, mai 2010
166 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-7485-0935-9
Coll. "Souris noire"

Les champignons, faut pas en abuser

Parce qu'ils sont partis cueillir des champignons malgré l'interdiction de leurs parents, Lucas et Antonin s'aventurent dans la forêt interdite. De découvertes en découvertes, ils remplissent tous leurs sacs sans se soucier de l'heure ni des sentiers qu'ils arpentent. Quand ils se décident à rebrousser chemin, l'angoisse alors les prend : ils ne savent pas où ils sont, foncent tête baissée dans la mauvaise direction et finissent par arriver sur des berges noirâtres, une île magnifique au loin. Et puis, une voiture. Un homme imposant qui trimballe un sac qui gigote. Il se penche dans l'eau, en ramène une corde qu'il s'empresse de tirer. Une barque peu à peu apparait en provenance de l'île. Les surprises se multiplient tandis que les angoisses des deux enfants s'additionnent. L'homme est l'être le moins aimé qu'ils connaissent : le boucher. Mais quand il rejoint sa voiture et qu'il part, Lucas et Antonin finissent par accoster sur l'île. Ils y découvrent des animaux emprisonnés dont un malheureux corbeau ensanglanté. À peine le temps de libérer les bêtes que sur la berge en face revient le boucher. Et l'angoisse reprend de plus belle.

Première excursion de Marin Ledun dans la fiction jeunesse, Un cri dans la forêt n'est pas tant un roman policier que d'aventure. Avec un prologue imaginatif et très poétique - c'est le seul chapitre qui prend pour protagonistes un couple de corbeaux, héros malheureux pris dans un piège humain - l'histoire débute sur les chapeaux de roue. La suite, elle, est plus conventionnelle. Marin Ledun joue sur l'imagination fertile de deux enfants qui rivalisent ainsi pour faire exploser leurs angoisses (ils ne mangent pourtant aucun champignon hallucinogène). Au final, l'histoire que vivent ces enfants et celle qu'elle est en réalité sont aux antipodes, mais Marin Ledun distille tous les ingrédients du bon vieux film gore des années 1970 avec une île inaccessible, des bruits inhumains, une terreur qui paralyse l'un des deux enfants, un homme imposant au pull imbibé de sang, des objets de torture, des cages, et même une hache pour que l'on sursaute quand même un peu. Quand on vous disait que les champignons c'est pas bon !

Citation

Soudain, des cris étouffés s'en échappent, suivis d'une série de ruades. L'homme est contraint de reposer le sac pour ne pas perdre l'équilibre. Il décoche deux coups de pied sur le côté, et la chose qui est à l'intérieur cesse sur-le-champ de remuer.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 22 juillet 2010
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