CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 22.5
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ISBN : 978-2-36569-035-5
Nombre de pages : 354
Format : 15x23cm
Année de parution : 2012
Titre original : Buried on avenue B
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6 / 10

Meurtre sur l’avenue B

Vacances Alzheimer

Tout pourrait être calme dans ce petit commissariat de district de New York, à l'écart des grands flux de la criminalité. D'ailleurs, l'inspectrice Darlene O'Hara savoure la vie déjà perturbée par le retour de son fils qui a décidé de monter un groupe de rock. Aussi, que faire quand Paulette Williamson, une auxiliaire de santé, vient lui rapporter que Gus Hendersen, l'un de ses patients atteint d'Alzheimer, se souvient néanmoins d'avoir tué dix-sept ans auparavant un ami qui l'aurait trahi et l'a enterré dans un petit jardin communal ? On connait la victime, on connait le meurtrier. Reste à déterrer le corps et on gagne des pourcentages de réussite pour être bien vu de sa hiérarchie. Le seul bémol est que s'il y a bien un cadavre, c'est celui d'un garçon que personne ne connait…
À partir de cet élément, Peter de Jonge construit une intrigue de facture classique, dans un style limpide et clair pour un roman de procédure où le but est de montrer pas à pas, avec soin et logique, la façon dont l'inspectrice mène son enquête : recherche du nom de la victime, et compréhension de l'enchainement qui a conduit au drame et à cet enterrement. Lorsque tout s'enlise, un rebondissement fortuit permet de relancer la machine comme cette arme qui a tué le jeune garçon, mais qui a aussi servi à abattre en Floride un vieil homme. Il incombe alors d'établir le rapport entre les deux.
Peter de Jonge met ainsi en lumière les marges de l'Amérique, les populations qui passent à travers les filtres sociaux, et les fantômes du rêve. Du coup, la mort relatée du garçon qui agonise dans une camionnette faute de soins durant des heures le long de la route qui ramène son corps vers la ville est très symbolique de ce « tiers monde » abandonné au bord de la route du rêve américain. C'est également un coup de projecteur sur les milieux gitans, thème rarement exploité dans le roman américain. En contrepoint, Darlene O'Hara qui renoue, lentement avec son fils, en douceur, en descriptions en demi-teintes, ou sa relation avec sa collègue de Floride, fait jouer le contraste sur ses petits liens humains, comme des gorgées de bière, qui empêchent que l'humanité disparaisse. Tout cela rend le roman sensible, prenant, porté par une mélancolie de violons qui ponctuent les petits riens de la vie.

Article initialement paru le 7 novembre 2013
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Par une nuit d'été, quand les feuillages des arbres et les buissons sont aussi foisonnants, on peut facilement creuser une tombe sous ce saule sans être repéré. Il y avait dix-sept ans, sans un bar au coin de la rue, on aurait pu même en creuser des dizaines.
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