De retour à la Crim', au fameux Quai des Orfèvres, la commissaire Edwige Marion se remet mal d'une blessure à la tête qui fait des ravages sur sa libido et pourrait bien provoquer des phases délirantes. Collée sur une voie de placard alors que l'on recherche un enfant enlevé, elle découvre un lien avec une ancienne affaire, d'abord d'enlèvements d'enfants, puis de double meurtre. Une enquête qui va les mener dans les lieux chauds de la Capitale…
Cette fois, il s'agit bien du nouveau roman de Danielle Thiéry et non d'une réédition (comme le très bon La Guerre des nains, chroniqué en ces lieux). Et inutile de dire que l'amateur de procédure policière ne sera pas déçu : on le sait, Danielle Thiéry a effectivement été commissaire divisionnaire, loin des séries télé approximatives et de leurs flics super-héros qu'elle brocarde au passage. L'auteur nous fait vraiment toucher du doigt la réalité des anonymes composant la police – anonymes humains et faillibles. Les fausses pistes, les interrogatoires, les planques : tout ici fit vrai, même si l'intrigue s'avère particulièrement retorse et, comme souvent, avec une résolution plus triste que spectaculaire. Si l'on peut regretter une certaine austérité dans le propos (à part ses problèmes neurologiques, la commissaire n'a guère plus de personnalité que ses homologues) et une profusion de dialogues, plus dus aux nombreux interrogatoires et briefings classiques du genre qu'à une quelconque dévotion à la doxa des séries TV, ils sont la rançon du genre de procédure policière, souvent autrement plus aride… Une réussite, qui se replonge dans les racines même du genre.