CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 22,90 €
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ISBN : 978-2-226-49205-0
Nombre de pages : 354
Format : 21 X 15 CM
Année de parution : 2024
Titre original : Wandering Stars
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6 / 10

Les Étoiles errantes

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Avec un récit à la fois historique et descriptif de l'Amérique contemporaine, Tommy Orange raconte la vie des Amérindiens coincés et prisonniers dans leur propre pays. C'est toute la tragédie de plusieurs peuples qui est ici montrée avec empathie et délicatesse.

L’action débute aux États-Unis en 1864. L’indien Bird vit dans sa chair les défaites indiennes contre les colons et l’armée américaine. Emprisonné à Fort Marion en Floride, il est soumis à la très dure discipline imposée par Richard H. Pratt (le même qui s’occupera de son fils plus tard). Il parviendra à s’en sortir et à fonder une famille, mais ses enfants seront à leur tour victimes du racisme et d’un endoctrinement forcé. De nos jours, les descendants de Bird, et d’autres Amérindiens, tentent de survivre, tant bien que mal dans une Amérique qui ne veut toujours pas d’eux. Ils ont même souvent, eux-mêmes, perdu leurs racines et certains redécouvrent les noms des tribus qui composaient la « glorieuse nation indienne ». Mais comment s’en vanter quand ils sont maltraités, quand la drogue et l’alcool font des ravages dans leurs rangs, les décimant, quand les familles sont éclatées, se dispersent et ne peuvent plus se parler ?

La collection « Terres d’Amérique » propose souvent des romans qui évoquent la condition des Amérindiens. On peut y trouver des récits historiques sur le passé des tribus, d’autres sur les difficultés actuelles et d’autres qui sont plus des romans de littérature contemporaine écrit par des auteurs nés dans ces communautés. Ici, Les Étoiles errantes est une référence au fait que Bird, pour complaire aux Blancs, doit prendre le nom de Star, étoile en anglais, afin que sa famille erre dans le monde des Blancs. Le texte reprend les trois éléments dont nous parlions : histoire des derniers années de liberté des dernières tribus, pour le côté historique, évocation de la vie compliquée des générations actuelles et finalement tentative d’écrire un roman littéraire évoquant ce désarroi. Le récit de Tommy Orange, très classique dans la forme, est présenté avec délicatesse, empathie et n’hésite pas à évoquer des soucis que certains aimeraient peut-être cacher. Le tout est un roman de bonne facture, qui peut intéresser les amateurs de ces thèmes avec un aspect noir présenté sous l’angle du racisme et des addictions.

Publié le 23 décembre 2025
Mis à jour le 23 décembre 2025
Après les tueries et déplacements forcés, l’éparpillement et la concentration des indigènes pour les parquer sur des réserves, et après la réduction de la population de bisons d’environ trente millions à quelques centaines sur les étendues sauvages – l’idée étant : ‘chaque bison mort, c’est un indien de moins’ – apparut un autre slogan digne d’une campagne politique : ‘tuer l’Indien pour sauver l’homme’.
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