Budd Schulberg se tourne très tôt vers l’écriture de scénarios. Son père, B. P. Schulberg, avant de devenir le grand patron de la Paramount, avait lui-même été scénariste à l’époque du cinéma muet. Budd Schulberg rencontre Francis Scott Fitzgerald à l’occasion de son travail sur Winter Carnival.
Schulberg publie quelques romans à partir de ses expériences dans le monde du cinéma, mais c’est Knock-Out, en 1947, qui signe son apothéose romanesque. Magouilles et corruption dans le monde de la boxe y sont mises en avant. Plus tard, Humphrey Bogart montera une dernière fois sur le ring dans un Plus dure sera la chute de folie réalisé par Mark Robson (1956).
De retour au scénario, Budd Schulberg plonge au cœur de la mafia des ports avec Sur les quais, que réalisera Elia Kazan (1954). Véritable travail journalistique, le scénario a son trop-plein de matière qui poussera Budd Schulberg à en faire un roman – excellent – où de multiples personnages pourront alors s’exprimer. On y lit, d’une certaine manière, une apologie de la dénonciation. Certains y ont tout naturellement vu un moyen pour Schulberg de se dédouaner du maccarthysme. D’un caractère entier, Budd Schulberg a toujours assumé son passé sans éprouver le besoin de se justifier.
Par ailleurs, Budd Schulberg est un grand nouvelliste ainsi qu’un essayiste.
Dans les années cinquante, sur les quais de New York, les dockers sont manœuvrés par la mafia. C'est elle qui distribue les tâches et récupère les dividendes. Elle est à la tête du syndicat et arrose aussi bien les politiques que les compagnies maritimes. Quand un homme s'élève contre elle, elle le fait taire d'une […]
