Les parents de Gérard Lecas n’étaient pas parisiens mais provinciaux et, comme beaucoup d’autres, étaient venus à Paris pour trouver du travail. Ils s’étaient rencontrés pendant la guerre. Son père, après s’être engagé dans les forces françaises libres en Afrique du Nord, s’était retrouvé dans les FFI, et avait participé à l’assaut final contre la base navale de Saint-Nazaire. C’est là qu’il avait rencontré sa mère. Ce qui fait de Gérard Lecas un enfant de la guerre. Cela marque l’esprit.
Il passe les douze premières années de sa vie en banlieue parisienne, Boulogne puis Nanterre, à l’époque où existait encore le bidonville de La Folie. Ensuite, il suit ses parents qui sont repartis s’installer vers Saint-Nazaire où il achève ses études secondaires. Il a dix-sept ans en 1968 et, comme il le dit : « Quand on a dix-sept ans, on ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe. » Il suit le mouvement, il trouve ça enthousiasmant et terriblement romantique. Pendant l’été 1968, il part en autostop – à l’époque très pratiqué – en Suède, au Danemark et en Allemagne, une sorte de parcours initiatique alors en vogue. Sexuellement, c’était pas dénué d’intérêt.
Après, comme il est plutôt fort en maths, il se retrouve en maths sup. Le premier jour, on leur tient un discours genre la révolution, les cheveux longs, le bordel, c’est terminé, on est là pour bosser, ambiance blouse blanche-discipline. Il ne supporte pas le climat et il commence à sécher les cours pour faire ce qui l’intéresse vraiment : aller au cinéma. Le jour où il voit Rosemary’s baby de Roman Polanski, il pense que c’est sa voie. Il passe alors le concours de l’école Louis Lumière, il est reçu.
En fait, Gérard Lecas a toujours eu une double personnalité : il est d’une part intéressé par les sciences, de l’autre par la littérature. Il devient ingénieur du son, il y a du travail autant qu’on en veut, c’est le bon temps. Puis en 1980, il décide qu’il est temps de donner libre cours à sa seconde passion : le roman policier. Il a commencé à lire très tôt, San-Antonio et Peter Cheyney quand il a douze ans. Il prend six mois sabbatiques pour écrire son premier roman. L’Ennemi Public n° 2. Il y a une allusion claire à Public Enemy de William A. Wellman, et à James Cagney, auquel le héros de son roman s’identifie. Il a la chance de rencontrer Joseph Bialot, et ce dernier l’introduit à la « Série noire » des éditions Gallimard. Un mois plus tard, on lui dit que le roman est pris. Il a juste trente ans, cela fait quelque chose.
Il continue à travailler pour le cinéma et la télévision tout en écrivant durant ses périodes de temps libre. Ce n’est pas toujours un mariage facile, il fait des choix peut-être pas très heureux en refusant des tournages qu’on lui propose afin d’achever un roman. Au début des années 1990, il entame une activité supplémentaire, celle de traducteur, car il pratique l’italien depuis une dizaine d’années. C’est à cette occasion qu’il rencontre Cesare Battisti, dont il traduit la plupart des textes. En 2001, Hugues Pagan leur propose, à lui et à Cesare, de travailler avec lui sur une série télévisée qu’il lance : Police District. Gérard Lecas décide d’abandonner complètement son travail d’ingénieur du son pour se consacrer uniquement à l’écriture – scénario et roman. Ce n’est peut-être pas non plus un choix très judicieux. Le travail de scénariste lui prend beaucoup de temps et d’énergie, et en réalité l’éloigne de l’écriture romanesque, même si ce n’est pas une expérience négative, car il apprend beaucoup sur la façon de construire une histoire, de définir des personnages etc. Mais il y a trois ans, il décide de revenir vers la littérature… Cela a d’abord été Le Corps de la ville endormie chez Rivages, dont il est en train de rédiger une suite en reprenant les mêmes personnages, et en littérature jeunesse, où il fait ses premiers pas, la série « FBI Animaux disparus », chez Scrineo…
Gérard Lecas a participé en 1989 à l’élaboration d’un recueil de nouvelles en compagnie de nombreux auteurs de la littérature noire aux éditions du Mascaret, Sous la robe erre le noir. Son « Poulpe » a été publié en feuilleton par le quotidien Libération. Lui-même a écrit dans le Magazine littéraire nombre d’articles sur la littérature italienne. Enfin, il a eu le plaisir de voir son premier roman, Ennemi public n° 2 scénarisé par Jacques Audiard, puis réalisé par Édouard Niermans pour TF1, et inaugurer ainsi la série « Série noire ».
Bibliographie :
2012 : Le Corps de la ville endormie (Rivages, « Noir)
2012 : Un perroquet nommé Rocco (Scrineo, « FBI animaux disparus »)
2012 : Un voleur pas ordinaire (Scrineo, « FBI animaux disparus »)
1999 : Cosmic Blues (Flammarion, « Quark Noir »)
1998 : Etna (Denoël, « Roman français »)
1998 : Satanique ta mère (Baleine, « Le Poulpe »)
1997 : MLF vaincra (Baleine, « Canaille revolver »)
1993 : Le Syndrome du volcan (Gallimard, « Série noire »)
1989 : Sous la robe erre le noir (Mascaret, « Mascaret noir »)
1988 : Overdrive (Gallimard, « Série noire »)
1985 : Le Seigneur de Makéni (Gallimard, « Série noire »)
1982 : L’Ennemin public n° 2 (Gallimard, « Série noire »)
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