Né en 1938 à Buffalo (État de New York), Lawrence Block fait ses études à Antioch College de Yellow Spring. Il débute sa carrière littéraire à la fin des années cinquante en écrivant, sous une quarantaine de pseudo, des romans érotiques et de la pulp fiction, comme son ami Donald Westlake. En 1960, il a même été le nègre de William Ard qui venait de mourir.
En 1957, il publie sa première nouvelle You Can’t Loose sous son propre nom dans la prestigieuse revue Manhunt. C’est ainsi qu’il commence à travailler aux Éditions Scott Meredith.
Ses premiers polars, L’Étouffe-serviette et Y a qu’à se baisser (le second, traduit en 1962 à la Série noire sous ce titre, vient d’être réédité au Seuil sous le titre La Valise et la fille dans le recueil Mensonges en tout genre) sortent en 1961.
Il commence à être reconnu grâce au personnage d’Evan Tanner (en 1966, Le Voleur insomniaque), un espion qui a perdu le sommeil après avoir reçu un morceau d’obus pendant la guerre de Corée. Ne jamais dormir vous laisse un temps considérable pour vous adonner à toutes les activités les plus farfelues : Tanner parlent toutes les langues possibles et imaginables, écrit les thèses d’étudiants paresseux et soutient des causes politiques perdues, notamment celles des irrédentistes des quatre coins du monde. Sept opus (entre 1966 et 1970) suivent les aventures de l’espion que l’auteur met en « congélation » pendant vingt-huit ans jusqu’à La Longue Nuit du sans-sommeil (Tanner on Ice).
Un nouveau personnage, Chip Harrison, jeune assistant d’un détective agoraphobe, naît en 1970, dont les quatre titres sont signés sous le pseudonyme de… Chip Harrison.
En 1976 avec Les Péchés des pères, apparaît, pour notre plus grand bonheur, Matthew Scudder (Matt pour les copains), ex-flic, privé sans licence, alcoolique dont nous suivons l’évolution depuis trente-trois ans. Matt a vieilli, il ne boit plus, mais demeure toujours aussi new-yorkais, caustique et sympathique. C’est au sujet de son personnage que Block reprend le bon mot de Eubie Blake pour son centième anniversaire : « Si j’avais su que j’allais vivre aussi longtemps, j’aurais mieux pris soin de moi. » Huit Millions de morts en sursis ou Huit Millions de façons de mourir, selon les aléas de la traduction, le cinquième opus des Matt obtient le Shamus Award du meilleur roman de l’année 1983 et offre à Lawrence Block succès et estime. Tous les livres ayant Scudder pour personnage ont été traduits sauf le quatrième A Stab in the Dark ; et nous lançons ici un appel solennel aux éditions du Seuil pour que justice, c’est-à-dire traduction, soit faite.
Bernie Rhodenbarr lui pointe le bout de son nez en 1977 avec Le Tueur du dessus. Bernie représente la face rieuse du Jedi. Libraire de jour, monte-en-l’air la nuit, c’est avec sa deuxième activité, qui l’entraîne dans des aventures plus rocambolesques les unes que les autres, qu’il gagne sa vie.
Enfin Keller arrive plus tardivement en 1998. Tueur à gages n’obéissant qu’à ses règles, il semblait ces derniers temps se lasser de tuer !
De toutes ces figures récurrentes, New York est le grand personnage qui traverse tous les textes de Block, ville dans laquelle il se sent « engagé » et à laquelle il retourne toujours en dépit de ses nombreux voyages. Et malgré les différents registres de ces textes, allant du plus noir avec Scudder au plus loufoque avec Tanner, l’humour semble être la marque de fabrique la plus tenace de son œuvre.
Auteurs de soixante-dix romans environ et de plus de cent nouvelles, Block est également criblé de prix, il a notamment été fait « Grand Maître du roman policier » par les Mystery Writers of America en 1994.
Vous pouvez retrouver Lawrence Block sur son site personnel et sur Facebook.
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