Marie Van Moere est la fille d’un père issu de l’immigration ouvrière polonaise du début du XXe siècle et d’une mère aux origines flamande, juive, beauceronne et bordelaise. Elle passe son enfance en Guyane française, un département d’outre-mer qui reste un sanctuaire étrange dans son cœur et ses souvenirs. Aujourd’hui, elle vit à Ajaccio, en Corse, une île sur laquelle elle se sent bien et en sécurité, qu’elle quitte régulièrement pour des voyages avant d’y retourner inéluctablement.
Elle a fait quelques métiers, ou du moins plusieurs jobs (elle passe ses étés universitaires à faire les vendanges à Saint-Amour-Bellevue), et même deux années dans l’armée après l’impasse dans laquelle l’a jetée l’Université (maîtrise en histoire criminelle du Moyen Âge à Aix-en-Provence). L’armée lui a beaucoup apporté dans la connaissance du monde masculin et hiérarchisé, des armes, de l’effort et de la bêtise.
L’apprentissage par l’expérience n’a pas de prix.
Après l’armée, nouvelle impasse. Elle choisit d’avoir un métier sûr. Ce sera professeur des écoles. Sans grande conviction.
Son premier texte libre, elle l’écrit à onze ans sur le suicide d’une fille qui saute d’un immeuble pour que son sang huile les gonds des portes planquées dans le goudron des villes. D’autres suivront de manière irrégulière. Il lui faudra de nombreuses années pour récurer le mauvais pathos qu’elle trouve pénible dans les récits. Sa nature la pousse vers le noir, suivant la tendance profonde de ses lectures. Bien raconter nécessite une écriture au service du propos. Surtout dans le roman noir si on veut éviter que l’histoire soit uniquement fonctionnelle.
À la naissance du premier de ses deux enfants, elle comprend qu’elle mourra un jour et qu’elle doit passer à l’écriture des romans auxquels elle songe depuis un moment. Il lui faut alors s’y mettre, construire et se construire, ce en quoi le roman aide, même si l’écriture reste un suicide social. Ainsi naît Petite louve, la première pierre de son église intime.
Les nouvelles ont un rôle de laboratoire de l’écrit, d’expérimentation et de tentatives. Elles sont un peu le ciment entre les pierres de l’édifice.
Bibliographie :
2014 : Petite louve (roman, La Manufacture de livres)
2014 : Buckaroo (nouvelle, E-Fractions, « Hors format »)
2014 : « Bouche Noire (2) » (nouvelle, Le Zaporogue, n°15)
2013 : « Bouche Noire (1) » (nouvelle, Le Zaporogue, n°13)
2013 : « Collins Monologues » (nouvelle, Espace(s), n°9)
2012 : « Killing Theme » (nouvelle, À la dérive, n°4)
2012 : « Supasta » (nouvelle, Dissonances, n°23)
2012 : « Cézigue, huit ans » (nouvelle, La Femelle du requin, n°38)
Il est toujours difficile d'écrire, encore plus d'écrire sur une situation telle que la Corse, tant les idées toutes faites et ses nombreux stéréotypes sont ancrés dans une sorte de tradition comme autant de passages obligés. Même si le propre de l'écriture (et même si en ce moment des mouvements tentent de restreindre cette idée […]
Au centre de ce premier roman de Marie Van Moere, pourchassée par les frères de sa victime, l'une des femmes tombe sur (et dans) un piège à loups. Si cela lui permet de rencontrer le propriétaire du piège, cela donne surtout le ton général du livre : le récit prend de la distance, présente des personnages […]
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