Faisons fi des références cinématographique et historique qui, d’ailleurs, n’auront certainement pas échappé à l’intéressé et regardons plutôt le fleuve déjà conséquent et pas vraiment tranquille qu’est la vie de Pascal Garnier. Il quitte l’école avant même de finir sa troisième et s’en va parcourir le monde – la faute à Rimbaud, peut-être, dont il vient de découvrir l’œuvre. Pendant une dizaine d’années il traverse l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, l’Asie…
Sans doute les voyages ont-ils formé sa jeunesse ; toujours est-il qu’avec ses impressions d’Afrique et d’ailleurs lui est venue l’envie d’exprimer ce qu’il voyait avec les mots. Cela passera d’abord par la chanson, puis par des nouvelles. Ces textes brefs – écrits avec les moyens du bord : peu de vocabulaire et une orthographe capricieuse, confie-t-il à Serge Cabrol* – sont remarqués par Gilles Vaugeas (éditions L’Entreligne) qui les publie. Ces publications sont à leur tour remarquées par Paul Otchakovsky-Laurens (fondateur des éditions P.O.L.) qui éditera deux de ses recueils de nouvelles. Quand vient à Pascal Garnier l’envie de se frotter au roman sonne pour lui le moment de changer d’éditeur. Il sème ses œuvres au Fleuve Noir, chez Flammarion, chez Zulma – et dans quelques collections pour la jeunesse. Plusieurs de ses livres ont été récompensés : Chambre 12, Nul n’est à l’abri du succès, Un chat comme moi, La Bleuïte aiguë, Traqués, La Théorie du panda.
Il s’est éteint le 5 mars 2010, en Ardèche, où il avait élu domicile depuis de nombreuses années. Peintre quand il n’écrivait pas, il avait exposé plusieurs de ses toiles et dessins à Paris peu avant sa disparition.
* – Apprenez-en davantage sur Pascal Garnier en lisant l’entretien qu’il a accordé à Serge Cabrol pour la revue Encres Vagabondes. Il y explique notamment – à croire qu’une petite voix secrète lui a murmuré, par anticipation, qu’un jour on viendrait puiser là de quoi lui tirer le portrait pour k-libre : La nouvelle, c’est comme un vol à la tire dans le métro, il faut être rapide, habile. Un roman, c’est un casse de banque, ça se prépare à l’avance.
Ce livre, que je lis une troisième fois, a pour moi une importance particulière. Avec lui je découvrais l'univers et l'écriture de Pascal Garnier. De cette lecture a découlé une addiction profonde à son style et j'ai ensuite lu ses romans au fur et à mesure de leur parution, toujours avec la même émotion. Une […]
En 2006, Zulma rééditait La Solution Esquimau, d'abord paru au Fleuve Noir en 1996. L'éditeur poursuit ce travail de reprise des romans de Pascal Garnier avec un volume unique rassemblant, dans l'ordre chronologique de leur première parution, La Place du mort (1997), Les Insulaires (1998) et Trop près du bord (1999). Une telle présentation amène, forcément, une attitude […]
Ça commence par un dîner foireux, ça se termine dans un terrain vague, en échouage sanglant. Entre ces deux points du récit, c'est un voyage lamentable. Grand certes et qui emmène très loin Marc et Anne qui l'ont entrepris. Non pas en cette extrémité de la Terre de Feu sur laquelle Marc a rêvassé un […]
À 14 ans, Simon est l'aîné d'une famille nombreuse. Préparer les biberons, changer les couches… rien de tout cela n'a de secret pour lui : sa mère est seule à la maison – plus de père depuis la naissance du dernier petit frère – et, comme elle travaille toute la journée, les soins de la […]
Comme la plupart des personnages que j'ai croisés dans les romans de Pascal Garnier, Bernard et Yolande – le frère et la sœur – sont des blessés de la vie. Lui, vient d'apprendre qu'il était condamné par la maladie – rien à faire qu'à prendre des médocs pour enrayer la douleur et avoir l'illusion que […]
Édouard Lavenant – le mal nommé – est un vieux monsieur acariâtre. Veuf, légèrement handicapé à la suite d'un AVC, il a quitté son appartement lyonnais pour s'installer dans sa maison de campagne, à Rémuzat, dans la Drôme. Au calme. Son état requiert la présence constante, à ses côtés, d'une infirmière-assistante de vie. Thérèse remplit […]
Pascal Garnier a une façon bien particulière de laisser flotter à quelque distance de son orbite légitime l'œil d'un cadavre et d'y faire jouer le reflet de la lune. C'est d'un macabre unique : glauque, poétique et drôle. Il y a là presque toute l'essence de ce roman, lequel est un bijou et sa lecture […]
On est en Bretagne. À l'intérieur, là où il n'y a pas la mer – juste un ciel au-dessus de tout ça parce qu'il en faut bien un, toujours. Un quai de gare, puis des rues pas bien vivantes – une sorte de désert morne, pas de quoi rêver au grand large. C'est pourtant là […]
Je souhaite être informé en avant-première et rester connecté au milieu du polar.
k-libre
36 avenue de la Riottière
49123 Ingrandes-Le Fresne-sur-Loire
France
Tel : 06 87 05 91 69