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ROMAN - THRILLER
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L’Homme de l’Ouest

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Gary Cooper est Link Jones, l'homme de l'Ouest, c'est-à-dire un ancien hors-la-loi promis à un brillant avenir sanguinaire qui a fini par se ranger et à trouver la rédemption dans un petit village honnête qui est au fait de son passé. De passage dans une petite ville texane, il prend le train en compagnie d'un tricheur – euh… d'un joueur – professionnel et d'une chanteuse de saloon sur le départ (on imagine que des ligues féminines de vertus sont passées par là) sous le regard suspicieux d'un shérif. Lui a un but : enrôler une institutrice, les autres n'ont que la fuite en tête jusqu'à trouver une ville d'où ils devront fuir un jour. Les habitants confiants lui ont remis une certaine somme en ce sens. Mais bien entendu le cours des choses va être remis en question par l'attaque du train par une bande de pistoleros. Sur quelques malentendus, les trois se retrouvent à marcher le long de la voie une fois le train reparti. Leurs pas les emmènent tout droit vers le passé de Link Jones… Anthony Mann dirige tout ce beau monde avec talent sur une musique entêtante et très western dans un film à la violence sous-jacente omniprésente et qui trop souvent explose. Certaines scènes sont très fortes comme celle d'un striptease sous la menace d'un couteau avec prise en otage de Gary Cooper. En cela, le final, grandiose, ne dépareille pas, en deux temps, dans une ville fantôme puis dans des espaces escarpés. S'y ajoute la condition de la femme. Mais ce qui surprend avant tout – outre cette faculté qu'à Anthony Mann à très bien s'exprimer en extérieur -, c'est l'incidence du détail et des choix qui sortent de l'ordinaire. C'est en effet l'une des rares fois où l'on voit un train s'arrêter en rase campagne pour se ravitailler en bois avec un contrôleur qui fait appel à toutes les bonnes volontés pour réduire l'attente des voyageurs. Un exemple parmi d'autres qui ancrent le téléspectateur dans la réalité. Et cela a son importance dans un film qui sinon cumule les canons du genre avec trois personnages qui évitent à propos le triangle amoureux, et qui se retrouvent à commettre des actes contre leur gré. La vie dans le Grand Ouest est rude pour tout le monde, mais l'homme de l'Ouest est sans aucun doute celui qui sait s'en accommoder et la dompter, en la forçant avec brutalité à monter dans le train en marche de la civilisation. + inversion du striptease dans une scène d'une rare violence moderne (cf. aujoud'hui l'homme qui s'habille en femme pour montrer la condition de vie).

Article initialement paru le 5 décembre 2014
Publié le 27 mai 2025
Mis à jour le 27 mai 2025