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ROMAN - THRILLER
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Numéro collection : 0
Année de parution : 2012
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Poker Face – 2. La Main du mort

Après un premier épisode pour planter le décor, place au stupre, à la drogue, à l'alcool et aux tables de jeu. Dans un volet à l'intrigue autant linéaire que simpliste, Chrys Millien et Érik Arnoux s'en donnent à cœur joie pour dessiner un bon zest de violence avec des corps meurtris qui ensanglantent chambres et autres salles de bains, des corps sexys qui savent faire étalage de leurs atours et attraits, des corps en suspens attablés lors de parties de poker où rien moins que la vie est en jeu. Et c'est bel et bien là que le titre de ce second opus prend tout son poids. Car, tous autant qu'ils sont autour de cette ultime table vont affronter par deux fois leur chance. L'on se prend à plaindre Yan Duarte car tandis qu'il apprend dans une première partie d'intrigue les rudiments des cartes (noir & rouge), deux brins de femmes s'y entendent pour le perturber (blanc & noir). Tout est donc histoire de couleurs, de coups (tirer son coup, coup de feu, coup de maître…), mais aussi de bonne étoile qui veille sur Duarte (l'on peut admirer au passage le mauvais cours de statistiques donné en même temps que ce revolver avec quatre balles dans le barillet). Car Balzac (pas celui de la publicité Jean Mineur, ni même l'auteur), joueur de poker floué, entend bien être déraisonnable et se faire vengeance lui même. Yan Duarte subit cette intrigue plutôt qu'il ne la vit. Il est toujours à la recherche des pourquoi et comment son père est mort (rappelons que la police a conclu à un suicide, et qu'il avait écrit une lettre annonçant les raison de ce suicide alors même qu'il avait été prouvé que le corps avait été déplacé). Un flic ripoux se démasque, Interpol intervient pour disculper Yan Duarte alors qu'il participe à un tournoi à Barcelone et qu'il est pris au piège d'une scène de crime vraiment pas belle à voir. Le seul intérêt de ce scénario est bien de se demander qui détient la bonne main. Car Duarte, à part baiser, jouer et affronter la mort de la plus russe des façons, ne fait pas grand-chose d'intelligent. Voire même il fait tout pour faire foirer la mission qu'il s'est donné. Il reste un dessin classique bien mis en évidence par des cadrages judicieux et une couleur qui détonne, avec des personnages féminins décoratifs à faire hurler le plus petit caniche femelle de garde et, au milieu, quelques bons sentiments – Yan Duarte est un héros Stendhalien, il doit sauver les putes de l'Est de leurs maquereaux. Une bande dessinée ultra-classique pas du genre à prendre la tête, ni du genre à être relue.

Article initialement paru le 19 janvier 2012
Publié le 27 mai 2025
Mis à jour le 27 mai 2025
Je connais le Balzac des bouquins… Enfin, de nom. Mais votre tueur, là, ça me dit rien.