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Inédit
Tout public
Traduit de l'allemand par Brigitte Déchin
Paris : Panama, octobre 2008
552 p. ; 20 x 15 cm
ISBN 978-2-7557-0373-3
Schiller du crime
La solitude ne fait pas bon ménage avec l'alcool. À Cologne, comme partout ailleurs dans les grandes villes, tout le monde connaît tout le monde, et personne ne connaît personne. Curieux paradoxe. Même dans les familles. Les secrets restent enfouis, du moins en apparence. La ville s'agite. Un amateur de Schiller et de son Chant de la cloche sème la pagaïe en promettant un attentat dans le métro le 23 décembre. D'anciens membres d'un obscur groupe de rock, Barbarossa, sont assassinés les uns après les autres. Une fillette est violée à répétition dans une camionnette. Un vigile de boîte de nuit joue les justiciers criminels. Pendant ce temps, un homme observe tout un quartier à la loupe. À la lunette pour être plus précis. Même qu'il prend l'habitude de visiter des appartements désertés par leurs occupants. Et tout le monde se sent observé. Un étrange sentiment et une sourde menace planent. Les policiers de Cologne n'y échappent pas et vivent comme les habitants de la ville, avec les mêmes peurs, les mêmes angoisses, la même morosité, la même paranoïa et le même égoïsme. Chacun place ses pions. Observe. Élimine. Le commissaire Raupach doit plier s'il ne veut pas céder. La paranoïa est omniprésente. La lente descente humaine aux Enfers se poursuit inlassablement. Rien ne semble pouvoir l'arrêter.
Dans le monde de Thomas Kastura, il n'y a pas de place pour l'espoir. Il s'envole en fumée, telle une péniche amarrée à un canal et dans laquelle se terre un meurtrier. Les petites filles font des provisions de petites culottes. Les gens souffrent de la "folie à deux", se plongent dans l'alcool et dans la drogue. Se perdent dans le corps de l'autre. Le rythme qu'il impose à partir d'un odieux calendrier de l'avent, rapide, efficace, fait du Meurtrier de l'avent un excellent roman psychologique noir qui pousse à observer ses voisins autrement. Chaque éclat dans une vitre est le reflet d'une lunette. Big brother est en chacun de nous ; il sommeille avec notre bête.
Citation
Je ne comprends pas que les gens prennent encore le métro, aujourd'hui.