Contenu
Poche
Réédition
Traduit du par Sebastian Danchin
Paris : Archipoche, juillet 2010
444 p. ; illustrations en noir & blanc ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-35287-171-2
Coll. "Archipoche", 140
Le retour light de Thelma et Louise
Gail est une militante politique gauchiste. Arrêtée il y a une vingtaine d'années, elle voit sa libération conditionnelle rejetée. Alors qu'elle se morfond en prison, elle reçoit une compagne de cellule : Diane. Cette dernière, qui pourrait être sa fille, est une ancienne policière arrêtée pour trafic de drogue. Elle clame son innocence. Pour le prouver, elle accepte de seconder Gail dans sa tentative d'évasion. Une évasion qui réussit mais tout reste à construire.
Voici un roman qui se découpe facilement : au départ en parallèle il y a les deux personnages dans leur quotidien. L'une en prison et l'autre dans les services de police. Ensuite c'est le passage en prison, l'évasion puis la cavale. Enfin, ce sont les "résolutions" des deux affaires : le passage à une vie calme et clandestine pour Gail et le bon droit regagné pour Diane. Les quatre parties sont écrites avec une égalité de traitement qui du coup amoindri le suspense. Néanmoins, Kim Wozencraft parvient à le maintenir en s'appuyant sur des éléments extérieurs comme la paranoïa de l'ex-policière qui voit des complots partout et soupçonne les amis de Gail d'être de faux gauchistes mais de vrais infiltrés du FBI.
Pour le reste, l'auteur connait son métier et écrit une histoire avec une intrigue simple mais prenante, des personnages bien dessinés en quelques traits -même si Wozencraft aurait pu développer un peu plus l'ambiguïté des relations entre ces deux femmes. L'ensemble reste un peu banal, à l'image des scènes de prison qui sont d'une sagesse exemplaire. Le lecteur a le sentiment de se trouver déjà devant l'adaptation télévisuelle grand public d'une histoire policière. Quelques scènes se détachent du lot, par moments l'on partage l'angoisse de la cavale des deux femmes, quelques pièges sont tendus pour que soient imaginées des traitrises variées et le plaisir de lecture subsiste.
Citation
Il la regardait comme elle-même avait du regarder des centaines d'anonymes en les croisant dans la rue quand elle se baladait en uniforme, de ce regard qui érige un mur entre les flics et le commun des mortels.