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Grand format
Inédit
Tout public
262 p. ; illustrations en noir & blanc ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-7024-3508-3
Actualités
- 14/09 Édition: Parutions de la semaine - 14 septembre
- 29/03 Prix littéraire: Lauriers lyonnais
- 19/01 Association: Polars en Cercle à Lyon (69)
- 14/12 Festival: Quais du polar 2011 - infos supplémentaires
Au tout début de ce mois nous annoncions le thème proposé pour le concours d'écriture de nouvelles récompensé par le prix Agostino de la nouvelle en même temps que la date limite de dépôt des candidatures pour être juré du prix des lecteurs Quais du polar-20 Minutes 2001.
Aujourd'hui les organisateurs nous communiquent la liste des six ouvrages sélectionnés par les libraires partenaires du prix, que devront départager les jurés :
- Quai des enfers d'Ingrid Astier (Gallimard, "Série noire")
- Cher payé de Jean-Paul Demure (Rivages, "Noir")
- Moi comme les chiens de Sophie Di Ricci (Moisson rouge)
- La Guerre des vanités de Marin Ledun (Gallimard, "Série noire")
- Les Yeux des morts d'Elsa Marpeau (Gallimard, "Série noire")
- Saturne de Serge Quadruppani (Le Masque)
Avec trois de ses titres cités dans une sélection de six, on ne peut s'empêcher de remarquer que le catalogue de la "Série noire" gallimardienne impose une forte présence...
Ce n'est pas tout. Le message de l'association lyonnaise signale également que le concours de courts métrages aura une deuxième édition à l'occasion du septième festival Quais du polar, et que l'appel à projets est d'ores et déjà lancé. Tous les détails se découvrent ici. Avis aux cinéastes intéressés, qui ont jusqu'au 1er février 2011 pour envoyer leur film.
Liens : Moi comme les chiens |La Guerre des vanités |Quai des enfers |Les Yeux des morts |Ingrid Astier |Marin Ledun |Serge Quadruppani |Sophie Di Ricci |Elsa Marpeau |Quais du polar |Quais du Polar
Les apparences sont toujours trompeuses
Les thermes de Saturne, en Italie. Un mystérieux tueur entre, abat froidement trois personnes puis repart. Parmi les familles des victimes,certains veulent se venger. Un détective privé sur place pour filmer un adultère se demande s'il n'y a pas un complot là-derrière. Et lorsque le tueur se voit menacé par ses employeurs, tout s'accélère.
Serge Quadruppani est un auteur connu qui joue souvent autour de l'Italie dont il est un fin connaisseur au point de prescrire et de traduire de nombreux romans italiens, et qui aime bien travailler autour de thèmes politiques. Là, où un écrivain anglo-saxon aurait écrit un thriller de sept cents pages bien tassées, Serge Quadruppani resserre son intrigue, multiplie les éléments implicites bien connus des amateurs de thrillers.
Le lecteur est pris dans un complot complexe, décrit avec une économie de moyens impressionnante, se jouant des codes. Nous comprenons tout ou presque, et ce qui est incompréhensible ressort bien évidemment des ombres nécessaires cachées dans les recoins les plus obscurs du complot. Ce qui frappe également c'est le cynisme absolu car lorsque le but du complot devient clair, l'on ne peut qu'être horrifié par ce qu'il cache et en même temps ce qu'il éclaire d'affaires sanglantes contemporaines. Nous sommes là dans une partie d'échecs à trois dimensions où les coups se mijotent.
Le roman s'ouvre étrangement par un rêve : celui d'un policier qui grâce à un songe a une prémonition du crime (et surtout du coupable) qui se prépare. Puis le récit vire au réalisme le plus concret. Loin des héros de thrillers américains qui découvrent la vérité, se battent et obtiennent la justice, les personnages de Serge Quadruppani se perdent, sont dessaisis des enquêtes, sont victimes d'accidents. Le personnage central du livre est le jeune frère d'une victime qui aimerait non la justice mais la vengeance, et qui l'obtient presqu'au bout de ses doigts mais il n'osera pas en profiter, car c'est là la difficulté des gens honnêtes, ils restent honnêtes. Et lorsque des méchants se retrouvent assassinés, c'est par leur propre supérieur, pour éviter qu'ils ne parlent ou ne deviennent des pistes faciles à remonter.
Servi par une écriture limpide, par des références à l'actualité (le financier Todos fait penser bien évidemment à Soros, l'histoire tourne autour du scandale des subprimes), Saturne, par le plus italien des écrivains francophones, emporte la conviction d'une voix originale, celle d'un auteur qui sait mélanger les destinées individuelles, les grandes descriptions sociologiques du monde que nous côtoyons, à travers une histoire labyrinthique, si conforme à la réalité actuelle.
Récompenses :
Prix des Lecteurs Quais du Polar 2011
Nominations :
Prix des Lecteurs Quais du Polar 2011
Citation
La vérité ? On ne la saura jamais en entier ! La justice ? On peut se brosser. Moi je veux me venger.