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Grand format
Inédit
Tout public
262 p. ; illustrations en noir & blanc ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-7024-3508-3
Actualités
- 14/09 Édition: Parutions de la semaine - 14 septembre
- 29/03 Prix littéraire: Lauriers lyonnais
Lors du dernier festival Quais du polar qui vient de s'achever - et dont on nous dit déjà que le bilan est extrêmement satisfaisant (entendez par là qu'il y a eu encore plus de visiteurs que l'an passé et que toutes les animations, des jeux aux conférences en passant par les rencontres et signatures, ont bénéficié de cette hausse de fréquentation), plusieurs prix ont été attribués. Voici, sans autres détails, les lauréats :
- Le prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes a été décerné à Saturne, de Serge Quadruppani (Le Masque)
- Le 2e prix Courts du polar (doté par Transpalux) est revenu à Storia di Nessuno, de Manfredi Lucibello (Italie)
- Le magazine Le Point a attribué, lors de l'ouverture du festival, son prix du polar européen à Coup de sang de Declan Hughes, paru à la "Série noire"
- Le prix BD polar Expérience (en partenariat avec La Tribune de Lyon) a couronné Criminal T5 de Brubaker et Phillips (Delcourt)
Et, enfin, le prix Agostino de la nouvelle policière a été décerné à Dominique Chappey pour "Soleil couchant".
Liens : Coup de sang |Serge Quadruppani |Declan Hugues |Quais du Polar - 19/01 Association: Polars en Cercle à Lyon (69)
- 14/12 Festival: Quais du polar 2011 - infos supplémentaires
Les apparences sont toujours trompeuses
Les thermes de Saturne, en Italie. Un mystérieux tueur entre, abat froidement trois personnes puis repart. Parmi les familles des victimes,certains veulent se venger. Un détective privé sur place pour filmer un adultère se demande s'il n'y a pas un complot là-derrière. Et lorsque le tueur se voit menacé par ses employeurs, tout s'accélère.
Serge Quadruppani est un auteur connu qui joue souvent autour de l'Italie dont il est un fin connaisseur au point de prescrire et de traduire de nombreux romans italiens, et qui aime bien travailler autour de thèmes politiques. Là, où un écrivain anglo-saxon aurait écrit un thriller de sept cents pages bien tassées, Serge Quadruppani resserre son intrigue, multiplie les éléments implicites bien connus des amateurs de thrillers.
Le lecteur est pris dans un complot complexe, décrit avec une économie de moyens impressionnante, se jouant des codes. Nous comprenons tout ou presque, et ce qui est incompréhensible ressort bien évidemment des ombres nécessaires cachées dans les recoins les plus obscurs du complot. Ce qui frappe également c'est le cynisme absolu car lorsque le but du complot devient clair, l'on ne peut qu'être horrifié par ce qu'il cache et en même temps ce qu'il éclaire d'affaires sanglantes contemporaines. Nous sommes là dans une partie d'échecs à trois dimensions où les coups se mijotent.
Le roman s'ouvre étrangement par un rêve : celui d'un policier qui grâce à un songe a une prémonition du crime (et surtout du coupable) qui se prépare. Puis le récit vire au réalisme le plus concret. Loin des héros de thrillers américains qui découvrent la vérité, se battent et obtiennent la justice, les personnages de Serge Quadruppani se perdent, sont dessaisis des enquêtes, sont victimes d'accidents. Le personnage central du livre est le jeune frère d'une victime qui aimerait non la justice mais la vengeance, et qui l'obtient presqu'au bout de ses doigts mais il n'osera pas en profiter, car c'est là la difficulté des gens honnêtes, ils restent honnêtes. Et lorsque des méchants se retrouvent assassinés, c'est par leur propre supérieur, pour éviter qu'ils ne parlent ou ne deviennent des pistes faciles à remonter.
Servi par une écriture limpide, par des références à l'actualité (le financier Todos fait penser bien évidemment à Soros, l'histoire tourne autour du scandale des subprimes), Saturne, par le plus italien des écrivains francophones, emporte la conviction d'une voix originale, celle d'un auteur qui sait mélanger les destinées individuelles, les grandes descriptions sociologiques du monde que nous côtoyons, à travers une histoire labyrinthique, si conforme à la réalité actuelle.
Récompenses :
Prix des Lecteurs Quais du Polar 2011
Nominations :
Prix des Lecteurs Quais du Polar 2011
Citation
La vérité ? On ne la saura jamais en entier ! La justice ? On peut se brosser. Moi je veux me venger.