Une saison de scorpions

L'odeur le dérangeait de plus en plus. Cette odeur d'abattoir et d'hôpital réunis. Une émanation qui s'apparentait à celle de la viande avariée en plein soleil. Un vieux relent âcre qui imprégnait les vêtements et qui s'insinuait dans chacun des pores de la peau. Mais le plus effroyable fut cette désagréable sensation de ressentir les coups de bistouri, de sentir les doigts du légiste fouiller ses organes comme si son corps était connecté avec celui de tous les êtres humains, comme si ce lien était inscrit dans ses gênes depuis toujours.
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Roman - Noir

Une saison de scorpions

MAJ dimanche 21 décembre 2008

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Public averti

Prix: 14 €

Bernardo Fernandez
Tiempo de Alacranes - 2008
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Claude de Frayssinet
Paris : Moisson rouge, mai 2008
180 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-914833-76-9

Le venin n’attend pas le nombre des années

C'est l'histoire, au Mexique, d'un tueur professionnel en fin de carrière qui n'ose pas dire non à Senor, le boss des boss qui lui demande de remplir un dernier contrat facile et bien payé. Mais le Mexique est un pays pieux et El Güero, au moment de sortir son colt 45 government, a le geste qui flanche. Une façon comme une autre de pointer ses limites, de se rédimer. El Güero va à la banque pour rendre en bon garçon l'argent de Senor et éviter les grosses emmerdes. Pendant ce temps, au Canada, Fernando et Lizzy, adolescents aux quotidiens ennuyeux, respectivement fils et filles de narcos aux poches pleines de came, lâchent Bob l'éponge à la télé pour partir on the road avec Obrad, un jeune réfugié politique yougoslave ravagé, lui, par la guerre des Balkans. Trois petits jeunes d'aujourd'hui, un peu barrés, sans ponctuation, sans limite qui roulent vers le Mexique en dévalisant des banques pour le plaisir de tuer, à la recherche inconsciente d'un précepteur. On est jamais à l'abri d'une expérience pédagogique va bientôt constater El Güero. La familiarité du texte rend tout de suite ce récit très attachant, son sens de la formule, son humour froid, sa fausse piété qui comme les flingues marche ici en mode automatique. C'est populaire et raffiné, maigre mais essentiel, un post-it de roman noir qui fait le point sur l'image d'un monde en décomposition - un chaos où le drame des responsabilités parentales inassumées fait écho au désenchantement définitif des générations montantes… À se demander, avec un brin d'angoisse, quelle est la direction prise par ce monde sans contrainte…


On en parle : La Tête en noir n°133 |L'Ours polar n°45-46

Citation

Les meurtres en série et les attentats terroristes lui apparaissaient comme des expressions artistiques, méprisées par l'académie traditionnelle, qui devraient être célébrées comme la poésie ou l'architecture.

Rédacteur: Olivier Nouvel mardi 28 octobre 2008
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