Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais par Marianne Thirioux
Paris : LGF, avril 2010
638 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-253-12851-9
Coll. "Thrillers", 31761
Revisitons nos classiques
Danny, jeune mécanicien anglais, amoureux de Beth, vient tout juste de la demander en mariage et va sans doute prendre la succession de son futur beau-père, garagiste. Il décide de fêter cela avec son meilleur ami (le frère de Beth, ça a son importance) dans un bar. Mais là, une bagarre éclate et quatre amis accusent Danny d'avoir poignardé le frère ! Il part en prison où une rencontre va changer sa vie et l'aider à retrouver son honneur.
Le titre anglais joue sur la différence profonde des niveaux sociaux en Grande-Bretagne. Danny est un brillant garagiste mais ne sait ni lire ni compter. En prison, il rencontre un lord pris dans une sombre histoire d'héritage. L'accusé à tort va devoir sortir de prison, se venger grâce aux finances du noble. Cela ne vous rappelle rien ? L'auteur lui même avoue son admiration pour Alexandre Dumas. Jeffrey Archer a décidé de se servir de la trame lâche du Comte de Monte-Cristo pour construire son propre roman. Outre les différences sociales, la vie en prison, les magouilles financières, Jeffrey Archer centre son propos autour de deux procès, montrés comme des parties d'échecs où chaque question est soigneusement pesée, où peut importe la vérité mais la façon dont l'on démontre son point de vue.
Jeffrey Archer décide également de développer son roman avec deux intrigues qui se recoupent et se répondent : le pauvre confronté à l'injustice et le riche qui doit se démener pour sauver son héritage. Cela permet de multiplier les rebondissements, de revenir sur une situation que l'on aurait pu croire dénouée, de relancer de manière intelligente le suspense et, tout en rendant hommage, de s'éloigner de son modèle.
Malgré une intrigue échevelée qui oscille entre les banques suisses, les châteaux du fond de l'Écosse et les quartiers en déshérence de Londres, l'auteur n'oublie pas de dresser des portraits justes de ses personnages, dessinant même des silhouettes de seconds couteaux avec soin (un vieil avocat anglais, un avoué notaire écossais, un gardien de prison qui a compris l'imposture mais décide de se taire, un curé qui n'apparait que quelques pages).
Roman social, qui montre quand même que dans chaque catégorie sociale, il reste la liberté de choisir son camp et de conserver son intégrité (cela se révélant au grand jour dans les dernières lignes), Seul contre tous ne démérite pas de son illustre et ancien modèle et c'est à juste titre qu'il a obtenu le Prix polar international 2009 lors du festival de Cognac.
Citation
- Ce n'est pas parce que tu es un assassin que tu ne peux pas avoir d'autres talents, observa Nick. Pense à Caravaggio.
- Je ne crois pas l'avoir rencontré, avoua Danny.