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Inédit
Tout public
Traduit du norvégien par Alex Fouillet
Paris : Le Serpent à plumes, octobre 2010
576 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-268-06998-2
Coll. "Serpent noir"
Quand le crime est gratuit... il ne paye pas...
Yngvar Stubo, inspecteur norvégien, est envoyé à Bergen pour enquêter sur le meurtre d'une évêque, pourtant bien sous tous rapports, et qui aurait été intentionnellement assassinée. Pendant ce temps, Vik, sa femme, psychologue et criminologue, enquête sur toute une série de meurtres haineux. Des personnes tuées pour leurs "déviances sexuelles". Des gays, des lesbiennes, plus ou moins assumés. Stubo va devoir s'imprégner d'une ambiance familiale hostile, déterrer de vieux secrets de familles sans se soucier de tout ce qu'il remue et des conséquences. Car l'évêque cachait un lourd secret et menait une double-vie.
Anne Holt, ancienne Ministre de la Justice, a écrit un livre sur ce qu'elle appelle le crime haineux (et gratuit). Pourquoi tuer une personne que l'on ne connait pas ? En y ajoutant une justification religieuse qui excuse l'acte criminel. Avec une intrigue bien menée mais malheureusement trop diluée (Anne Holt est une adepte du pointillisme, et du détail dans le détail), elle nous conduit tranquillement sur ses nombreux chemins enneigés de traverse où il est facile de se perdre. Elle allume de temps en temps de maigres lanternes pour nous guider. Et c'est là que c'est dommage : car quand elle le veut, le récit comporte du rythme avec une langue riche et enlevée. Au rayon des appréciations, ces transitions très fondu enchainé entre chaque chapitre ou sous-chapitre, répétitions de mots ou d'expressions, qui donnent un aspect très visuel (mais quelques fois oubliés dans la traduction française). Un roman qui aurait gagné en profondeur en perdant des pages. Et l'on se prend à souffler quand on sait que l'auteure a coupé la moitié de son récit avant qu'il ne soit publié ! Les amateurs de la série, dont c'est le quatrième volet, trouveront sans peine leurs marques, et apprécieront ou pas le grand froid blanc qui se dégage de ces pages noircies.
Citation
S'il y a une chose que toi et moi savons mieux que personne, commença-t-il en l ui prenant la main, c'est que les gentils aussi peuvent être assassinés.