Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez
Paris : Rivages, mai 1991
230 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 2-86930-223-1
Coll. "Noir", 67
Chronique
En 1938, David Goodis écrit son premier roman, Retour à la vie. C'est le portrait fracassant et fracassé d'une génération perdue à tout point de vue car prise en étau par l'horreur des guerres d'Espagne et de Chine, qui annoncent la Deuxième Guerre mondiale, et par la crise de 1929, synonyme de chômage et de désœuvrement. Dans ces conditions, il est difficile pour Herb et ses camarades de jouer aux innocents. La rue, thème de prédilection de Goodis, regorge de tripots, d'alcool et de luxure. Dans la grisaille de la ville, un ange peut pointer le bout de son nez et égarer l'égarant à tel point qu'il retrouve alors son chemin, mais la culpabilité et la conscience de sa déchéance irrémédiable happe alors Herb de plus belle. Soif de se perdre, de se détruire, d'aller au plus simple, d'épargner à l'autre une potentielle douleur lancinante, et en même temps fuir ses rêves et leurs réalisations.
Retour à la vie n'est pas à proprement parler un roman noir. C'est un conte de Perrault transposé par Hemingway dans la forêt dense qu'est la ville de Goodis, une entité dévoreuse d'âme. Premier récit aux sources biographiques, Retour à la vie expose les grands thèmes qui jalonneront l'œuvre de David Goodis et tisseront un fil conducteur en éclairant son homogénéité et son aspect intemporel. Un roman merveilleux sur le sens du péché - et ce serait pécher que de ne pas le lire.
Citation
Il y a des paroles qui doivent être prononcées, dont on sait qu'elles doivent sortir et être entendues. Mais elles restent tout au fond quelle que soit l'énergie que l'on déploie pour les sortir de là.