Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
288 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-913904-47-7
Les yeux de l'amour
Calder est un journaliste qui vit calmement avec sa compagne. D'ailleurs, tout baigne, ils attendent leur premier enfant. Mais Calder reçoit un coup de téléphone d'une ancienne connaissance qui a besoin de lui. Dragué, il a été trainé par une belle femme dans une chambre. Assommé, on lui a volé ses yeux ! Il ne veut pas faire appel à la police, et pense que le journaliste est à même de mener son enquête. Calder se lance dans une bien périlleuse entreprise.
L'ensemble de ce roman noir tourne évidemment autour de l'œil. Le personnage central est un journaliste censé rendre compte de ce qu'il voit. Il est contacté par un photographe professionnel afin de travailler comme détective (en anglais l'œil privé) pour retrouver ceux qui lui ont volé ses yeux. Dès le début de l'enquête, l'on rencontre un peintre. Quant à la femme du photographe, c'est une ancienne vedette de la télé-réalité (symbolisée par un œil) qui n'existe que parce qu'on la regarde... Et l'intrigue avance au fil et à mesure de la découverte des photos, de films, d'essais cinéma.
Mais si cette thématique est omniprésente, elle laisse la place aux autres sens, et de nombreuses scènes évoquent la nourriture, la palpation des corps et des chairs, le tout synthétisé dans une scène où le détective se fait passer pour un serveur. Il doit positionner des nourritures sur les corps dénudés de splendides créatures dont une femme qui plus particulièrement l'attire, dans tous les sens du terme.
Le roman est centré sur le personnage, ses difficultés (il passe l'essentiel du texte à chercher un masseur qui pourrait soulager son dos), ses relations avec sa compagne mise en relation avec les rapports étranges que le photographe et son épouse ont. La réponse à la solution qui est secondaire sans être accessoire est évoquée à travers quelques scènes fortes, dont un moment où les "méchants" essaient de "convaincre" le journaliste d'arrêter son article en menaçant sa femme.
Mais l'essentiel du roman montre également un personnage égocentrique fort et prenant d'une version écrite de Loana : femme qui use de sa sensualité, qui n'existe qu'à travers le regard des autres, qui semble fragile et perdue mais sait aussi être une mante religieuse, bref la vraie femme fatale des romans noirs, qui vous entraine dans son sillage au point ultime où la beauté rencontre l'abjection, où l'amour est si aveugle qu'il autorise les pires turpitudes.
Citation
J'aurais l'air d'un con : un mec qui se fait piquer les yeux en draguant une gonzesse dans un bar alors qu'il en a une super à la maison.