Demande à mon cÅ“ur

Et bien sûr, le soir même, j'ai entamé ce livre maudit. J'avançais lentement dans ma lecture, mais j'étais comme envoûté. Je me suis senti tout à la fois insulté et révélé à moi-même. Une nuit entière à lire comme si je lisais le livre de Dieu lui-même, le cœur battant, prêt à suffoquer. Ce fut une véritable commotion.
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jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Demande à mon cœur

Social - Assassinat MAJ dimanche 19 décembre 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15,5 €

Catherine Diran
Paris : Au-delà du raisonnable, octobre 2010
228 p. ; illustrations en noir & blanc ; 19 x 13 cm

Recherche amour, desespérement

Victoria Reyne est une jeune femme moderne qui a hérité de l'agence de détectives de son père. Elle reçoit la visite d'un client car une de ses amis s'est suicidée, elle ne peut se résoudre à y croire, et engage donc Victoria pour trouver son hypothétique assassin. Y-aurait-il un lien avec le site de rencontres sur Internet que la disparue fréquentait ? Un tueur en série chercherait-il ses proies dans les jeunes femmes en quête d'amour ?
Catherine Diran s'installe en terrain balisé : son enquête se situe dans un arrondissement parisien avec sa faune. Même si nous ne sommes pas dans une analyse sociologique profonde, l'auteur montre les quartiers avec les gens du commun, dans les cafés, les bourgeois bohèmes qui ont pris possession des lieux et, le soir venu, en promenant son chien, les clochards avec qui le personnage discute. Un détective privé entre deux conquêtes amoureuses traque les fausses apparences et cherche le vrai coupable... La différence ici est que le personnage central est une jeune femme qui se comporte comme un homme (elle n'est pas comme la privée d'Evanovitch une sorte de fleur bleue), couchant à droite et à gauche même si elle a un homme de référence), qui se balade en scooter et connait quand même deux-trois hommes-amants plus âgés qui ont des références criminelles pour l'aider. Elle connait même un certain Claudius Mesplède, sans doute en famille avec le célèbre coordonnateur du Dictionnaire des littératures policières ! De plus, elle dispose en son chien d'un confident de qualité qui permet de faire avancer l'intrigue de manière plus rapide et intelligente.
Catherine Diran en profite également pour rappeler à notre connaissance, celui qui fut sans doute un des grands criminels sexuels de la France : le sergent Bertrand, à travers une intéressante chasse aux indices au Père Lachaise. Qui plus est, la situation se retourne et l'intrigue du tueur en série s'estompe au profit d'un crime plus ordinaire mais autrement plus terrifiant. Mais tout tourne autour de l'amour, de cet amour qui ne veut pas dire son nom, qui se cache sous des perversions, assumées ou non, sous des clubs de rencontre, des liens Internet, des rituels sordides, des incompréhensions généralisées.
Du coup, le traitement primesautier de l'histoire, le récit à la première personne par la détective, la vie parisienne, un style vif et alerte concourent à donner ce petit plus qui empêche un livre de n'être qu'une resucée d'autres, qu'un élément interchangeable dans une bibliothèque, et ça en fait un agréable compagnon pour quelques heures de plaisir.


On en parle : Alibi n°1

Citation

Hélène était une fille aux épaules solides, capable de prendre sa vie en main pour en faire autre chose qu'un parking vide rempli d'amants à l'allure de caddie oubliés.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 10 décembre 2010
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