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Prix Mystère de la Critique - 2011
Grand format
Inédit
Tout public
Tout n'est que vanité
Et tout explose.
Cinq suicides en une journ...
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Historique du prix
C'est en 1972, que Georges Rieben et Luc Geslin fondent le Prix Mystère de la Critique. À l'époque, la revue Mystère Magazine périclite (elle s'éteindra en 1976 après trois cent quarante-trois numéros). Les éditions Opta, qui étaient à l'initiative de la version française du Ellery Queen Mystery Magazine, chargent quatre amis, amateurs et spécialistes du livre, de relancer la machine. Parmi eux, donc, Georges Rieben et Bernard Rapp. Dans les années 1970, les prix policiers n'étaient pas aussi nombreux que maintenant. Aussi se dégage cette idée presque originale de récompenser deux ouvrages, l'un français, l'autre étranger, selon un principe simple et démocratique : demander aux critiques spécialisés de dresser la liste des dix ouvrages qui les ont le plus marqué durant l'année écoulée. Les deux vainqueurs étant les ouvrages les plus cités. Aujourd'hui, Mystère Magazine n'est plus. L'abnégation de Georges Rieben fait que le Prix Mystère de la Critique subsiste.
Le Prix Mystère de la Critique récompense un ouvrage français.
Le Prix Mystère du Meilleur roman étranger récompense quant à lui... un roman étranger !
Palmarès du Prix Mystère du Meilleur roman étranger.
Palmarès :
2015 : Aux animaux la guerre (Actes Sud, "Actes noirs"), de Nicolas Mathieu
2014 : Première station avant l'abattoir (Le Seuil, "Policiers"), de Romain Slocombe
2013 : Le Dernier Lapon (Métailié, "Noir"), de Olivier Truc
2012 : Les Harmoniques (Gallimard, "Série noire"), de Marcus Malte
2011 : La Guerre des vanités (Gallimard, "Série noire"), de Marin Ledun
2010 : Les Cœurs déchiquetés (Rivages, "Thriller"), de Hervé Le Corre
2009 : Zulu (Gallimard, "Série noire"), de Caryl Férey
2008 : Cruelles natures (Rivages, "Thriller"), de Pascal Dessaint
2007 : Lorraine Connection (Rivages, "Thriller"), de Dominique Manotti
2006 : French Tabloïds (Rivages, "Thriller"), de Jean-Hugues Oppel
2005 : L'Homme aux lèvres de saphir (Rivages, "Noir"), de Hervé Le Corre
2004 : L'Homme ensorcelé (Gallimard, "Série noire"), de Michèle Rozenfarb
2003 : Bois brûlé (Rivages, "Noir"), de Claude Amoz
2002 : Nos fantastiques années fric (Rivages, "Thriller"), de Dominique Manotti
2001 : La Promesse de Melchior (Calmann-Lévy, "Crime"), d'Alain Demouzon
2000 : L'Homme à l'envers (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes"), de Fred Vargas
1999 : Moloch (Gallimard, "Série noire"), de Thierry Jonquet
1998 : Dernière station avant autoroute (Rivages, "Thriller"), de Hugues Pagan
1997 : Bouche d'Ombre (Rivages, "Noir"), de Pascal Dessaint
1996 : Debout les morts (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes"), de Fred Vargas
1995 : Brocéliande-sur-Marne (Rivages, "Noir"), de Jean-Hugues Oppel
1994 : Les Orpailleurs (Gallimard, "Série noire"), de Thierry Jonquet
1993 : La Belle de Fontenay (Gallimard, "Série noire"), de Jean-Bernard Pouy
1992 : La Commedia des ratés (Gallimard, "Série noire"), de Tonino Benacquista
1991 : Une mort dans le Djebel (Gallimard, "Série noire"), de Jacques Syreigeol
1990 : Un violon pour Mozart (Gallimard, "Série noire"), de Joseph Bialot
1989 : Fenêtre sur femmes (Albin Michel, "Spécial police"), de Patrick Raynal
1988 : La Fée Carabine (Gallimard, "Série noire"), de Daniel Pennac
1987 : Play-back (Instant, "L'Instant noir"), de Didier Daeninckx
1986 : Au balcon d'Hiroshima (Gallimard, "Série noire"), de Jean Amila
1985 : La Maison assassinée (Denoël), de Pierre Magnan
1984 : -55 de fièvre (Gallimard, "Série noire"), de Tito Topin
1983 : Élémentaire mon cher Holmes (Denoël, "Sueurs froides"), de Albert Davidson (alias René Réouven)
1982 : Attention les fauves (Fleuve noir, "Crime"), de Brice Pelman
1981 : La Bavure (Denoël, "Sueurs froides"), de Jean-François Coatmeur
1980 : Bloody Mary (Mazarine), de Jean Vautrin
1979 : Mes crimes imparfaits (Flammarion), d'Alain Demouzon
1978 : L'Inspecteur de la mer (Jean-Claude Lattès), de Michel Grisolia
1977 : L'Otage est sans pitié (Gallimard, "Série noire"), d'A.D.G.
1976 : La Place du mort (Denoël, "Série noire"), de Louis C. Thomas et Enfantasme (Fleuve noir), de Georges-Jean Arnaud
1975 : Adieu poulet (Gallimard, "Série noire"), de Raf Vallet
1974 : Le Secret d'Eunerville (Librairie des Champs-Élysées, "Les Maitres du roman policier"), de Pierre Boileau-Thomas Narcejac
1973 : Nocturne pour un assassin (Librairie des Champs-Élysées, "Les Maitres du roman policier"), de Fred Kassak
1972 : Hotu soit qui mal y pense (Gallimard, "Série noire"), d'Albert Simonin
Sélection et palmarès 2011
Ce jeudi 14 avril 2011, sur les coups de 18 heures, à la BiLiPo parisienne, s'est déroulée la remise du quarantième Prix Mystère de la critique. L'occasion pour son co-fondateur Georges Rieben, de revenir sur les raisons de sa création et sur son palmarès ainsi que de dédier ce prix à Michèle Witta, bibliothécaire de la BiLiPo et tête pensante française du polar, décédée l'année écoulée. L'émotion passée, il a bien fallu festoyer et l'on a donc ouvert quelques bouteilles de champagne en excellente compagnie.
Outre de nombreux jurés*, était présent pour l'occasion Marin Ledun, lauréat 2011 pour La Guerre des vanités (Gallimard, "Série noire").
L'histoire de ce livre, et non de ce roman, est comme toutes les histoires éditoriales. Angoissante et captivante. À l'origine, c'est "une rencontre avec Aurélien Masson, à l'époque de mon premier manuscrit, celui de Marketing Viral, fin 2005, début 2006, à l'époque où il reprenait la "Série noire", pari difficile s'il en est. On a mis du temps à prendre nos marques, mais je suis heureux que cela ce soit finalement fait sur ce roman en particulier. Publié dans une collection qui ose publier des jeunes auteurs hexagonaux encore inconnus, comme Antoine Chainas, Ingrid Astier ou Elsa Marpeau, aux côtés d’auteurs appréciés comme Marcus Malte, Caryl Férey ou Thierry Marignac ; toute une génération dans laquelle je me retrouve, des thématiques ou une certaine vision du monde en commun, en dépit de nos différences.
Un livre qui est également passé par de nombreuses versions. Deux ans d'écriture, mon troisième roman. Le parti pris d'aborder la question de la place des adolescents dans la société de consommation, sous l'angle de la critique sociale, pas toujours très à la mode, sans tomber dans la surenchère spectaculaire propre à pas mal de polars contemporains sur le sujet. Des doutes aussi, pas mal évidemment. Et finalement ce texte, imparfait forcément, mais qui m'a valu de nombreux retours encourageants - et les encouragements sont importants quand on ne fait qu'écrire et qu'on essaie tant bien que mal d'en vivre. L'écriture de ce roman et le travail de longue haleine effectué sur ce texte m'a permis de progresser et m'a donné la force et l'envie de poursuivre dans cette voie en essayant d'améliorer encore le tir. Mon dernier roman, Les Visages écrasés, sur la thématique très actuelle de la souffrance au travail, publié cette fois-ci au Seuil, il y a quelques jours – et qui partage un personnage avec La Guerre des vanités (le lieutenant Richard Revel) –, n'aurait jamais pu voir le jour sans ça."
Quant au prix en lui-même et à ce qu'il représente, c'est en toute humilité que Marin Ledun prend à nouveau la parole : "Quand on voit la qualité des livres publiés en 2010 et le talent des auteurs français sélectionnés qui le méritaient au moins autant que moi – Joseph Incardona, Patrick Bard, Ingrid Astier, Elsa Marpeau ou Alexandra Schwartzbrod – sans parler des illustres étrangers – Ellroy, Peace, Harvey, Craig Johnson ou William Gay, qui a eu le prix pour La Mort au crépuscule -, autant d'auteurs que je lis et apprécie, je prends ce prix comme une vraie reconnaissance. Enfin, être le quarantième lauréat après des écrivains comme Le Corre, Dessaint, Manotti, Jonquet, Oppel, Benacquista, Demouzon, Amila, Vargas ou Simonin, pour ne citer qu’eux, je suis le premier à en être agréablement surpris."
La Guerre des vanités, de Marin Ledun a donc été récompensé. Si le format du Prix ne permet pas de parler stricto senso de finalistes, nous aurons une pensée pour les malheureux suivants qui sont dans l'ordre : Quai des enfers, d'Ingrid Astier (Gallimard, "Série noire") et la multitude de troisièmes ex aequo que sont Orphelins de sang, de Patrick Bard (Le Seuil), Country Blues, de Claude Bathany (Anne-Marie Métailié), Lonely Betty, de Joseph Incardona (Finitude), Les Yeux des morts, d'Elsa Marpeau (Gallimard, "Série noire"), Adieu Jérusalem, d'Alexandra Schwartzbrod (Stock) et Le Syndrome [E], de Franck Thilliez !
* Le jury 2011 était composé des vingt-cinq critiques suivants :
Marie-Caroline Aubert, Christine Ferniot, Catherine Fruchon-Toussaint, Jeanne Guyon, Cécile Lecoultre, Jean-Claude Alizet, Olivier Ancel, Jean-Baptise Baronian (aussi connu sous le pseudonyme Alexandre Lous), Dominique Choquet, Bruno Corty, Christophe Dupuis, François Guérif, Jean-Paul Guéry, Jean-Marc Laherrère, Pierre Lebedel, Paul Maugendre, Claude Mesplède, Gérard Meudal, Yann Plougastel, Alain Régnault, Georges Rieben, Jean-Jacques Schléret, Jean-Louis Touchant, Julien Védrenne et Jean-Claude Zylberstein.
Liste des ouvrages lauréats
Liste des ouvrages nommés
Quai des enfers | Orphelins de sang | Country Blues | Lonely Betty | Les Yeux des morts | Adieu Jérusalem | Le Syndrome [E]
Par Julien Védrenne