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Inédit
Tout public
Traduit du par Laurence Sendrowicz
Arles : Actes Sud, janvier 2011
250 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7427-9460-7
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
- 04/04 Prix littéraire: Prix Mystère 2012 : les lauréats
- 13/03 Prix littéraire: Les policiers 2012 de "Elle"
Il faudra attendre le 31 mai 2012 pour savoir qui sera le lauréat du Grand Prix des Lectrices de "Elle" Policier ety succèdera à Lisa Gardner (La Maison d'à côté, Albin Michel), mais la sélection, elle, ne s'est pas faite attendre. Le moins que l'on puisse dire est qu'elle est à la fois hétéroclite et cosmopolite. L'on pourrait rajouter que Gallimard et sa "Série noire", Gallmeister, Viviane Hamy (on pourrait penser que Fred Vargas se serait trouvée dans la sélection), Métailié, Le Seuil et Le Masque sont étrangement boudés. Les maisons et collections représentées le sont sans qu'aucune prenne le pas sur les autres. Nous imaginons l'enthousiasme qui s'est emparé de la petite maison Télémaque qui, avec Brasiers, de Derek Nikitas, trouve-là une belle récompense (même si ce n'est évidemment qu'un début).
Sélection 2012 :
Glacé, de Bernard Minier (XO)
Le Poète de Gaza, de Yishaï Sarid (Actes Sud)
Brasiers, de Derek Nikitas (Télémaque)
Justice dans un paysage de rêve, de Malla Nunn (Les 2 Terres)
Miséricorde, de Jussi Adler Olsen (Albin Michel)
Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages)
Ce qu’il faut expier, d'Olle Lonnaeus (Liana Levi)
Storyteller, de James Siegel (Cherche Midi)
Liens : Les Fantômes de Belfast |Storyteller |Stuart Neville - 22/09 Prix littéraire: Lauréats 2011 du GPLP
- 27/06 Prix littéraire: Sélection 2011 du GPLP
- 14/01 Édition: Parutions de la semaine - 14 janvier
Cette part d'humanité au plus profond de nous
Le narrateur est un agent spécial israélien. Son métier est simple : empêcher les attentats terroristes des Palestiniens. Pour cela, tout est bon : la torture, les pressions et les fausses identités. Sa nouvelle mission est compliquée : gagner la confiance d'une écrivain israélienne et pouvoir ainsi s'approcher d'un poète palestinien. À travers lui c'est son fils, terroriste international, qui doit être retrouvé.
À l'instar de la situation israélienne, le personnage décrit par Yishaï Sarid est dans un état de crise important. L'alternance entre la vie professionnelle et la vie personnelle, le stress que provoque le métier bien particulier du narrateur, ses doutes naissants sur son travail se lient aux doutes sur sa vie de couple. Et lorsque cela se déglingue à un endroit, des fêlures se répercutent immédiatement sur l'ensemble des situations. L'auteur parvient à travers un personnage à décrire toute l'ambiguïté de la situation et du bourbier israélien. Malgré les tensions qui existent et qui devraient/pourraient paralyser les gens ou les placer dans des situations de choix, l'auteur présente également des personnages qui lâchent la rampe, qui ne s'occupent que de leur petit destin individuel.
Le narrateur, de par sa profession, navigue dans les couches de la société israélienne et l'ensemble des données géographiques. Même s'il semble d'ici, que le pays est minuscule, Yishaï Sarid en quelques lignes dresse un portrait de zones riches, commerciales, occidentales, symbolisées par la vie intellectuelle florissante et le dépérissement de maisons squattées par de jeunes Juifs drogués.
À un moment-clé du livre, le narrateur qui jamais ne verbalise une quelconque opposition à la politique poursuivie et les moyens employés, se trouve confronté à un juge qui par souci démocratique veut en savoir plus sur sa façon de procéder. L'on se trouve alors face à un long développement fort et prenant sur la nécessité de se salir les mains et l'obligation pour la société d'en savoir le moins possible sur ceux qui se salissent pour elle.
Le récit alterne avec bonheur des moments liés au quotidien des personnages, que ce soit dans des situations heureuses ou tristes, voire dramatiques. À cet égard, la femme du narrateur à travers quelques scènes courtes acquiert une présence forte. Pourtant jamais le roman ne prend partie. Yashid Sarid réussit à la fois à décrire la situation d'un point de vue très particulier mais en parvenant à garder à distance les affects. Sans approfondir, il décrit en de courtes scènes, la montée d'un sentiment amoureux, d'amitié, la perte de confiance dans un couple, l'affection d'un fils pour son père, la lutte d'une mère pour sauver son fils.
En évitant les scènes choc d'explosion par exemple, en replaçant toujours l'humain au cœur de son dispositif, l'auteur nous oblige à lire en dépassant nos a priori pour découvrir un monde complexe, dense et rendu avec justesse où jouer l'amoureux pour obtenir des informations n'empêche pas de tomber amoureux, où créer une amitié artificielle peut déboucher sur une vraie amitié.... où le véritable ennemi c'est peut-être vous-même.
On en parle : L'Indic n°9
Récompenses :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2011
Nominations :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012
Prix Orange/Sauramps 2011
Citation
- C'est un assassin. Je l'ai vu dans ses yeux. J'aurais dû le tuer là-bas, dans le taxi. - Vous êtes tous des assassins.