Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du par Laurence Sendrowicz
Arles : Actes Sud, janvier 2011
250 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7427-9460-7
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
- 04/04 Prix littéraire: Prix Mystère 2012 : les lauréats
Lundi 2 avril à la Bilipo (ouverte pour l'occasion) ont été remis en présence des auteurs les Prix Mystère. Créés par Georges Rieben et Luc Geslin en 1972, les Prix Mystère sont avant tout honorifiques et décernés par un jury de spécialistes de la littérature policière chaque année plus nombreux. En effet, si en 2011 La Guerre des vanités, de Marin Ledun (Gallimard, "Série noire") et La Mort au crépuscule, de William Gay (Le Masque, "Grands formats") avaient été remarqués par les vingt-quatre membres du jury, cette année ils étaient trente-quatre pour élire Marcus Malte et son roman Les Harmoniques (Gallimard, "Série noire") dans la catégorie "Francophone" et Stuart Neville pour Les Fantômes de Belfast (Rivages, "Thriller") dans la catégorie "Roman étranger". Cette remise de prix assortie d'un banquet s'est déroulée en compagnie de quelques membres du jury mais également d'éditeurs et d'attachées de presse des deux maisons. Comme le veut la tradition, Fabienne Duvigneau, traductrice du roman de Stuart Neville, a également reçu un diplôme signé des membres présents du Prix Mystère.
Prix Mystère de la Critique 2012 :
1. Les Harmoniques, de Marcus Malte (Gallimard, "Série noire") ;
2. Le Mur, le Kabyle et le Marin, d'Antonin Varenne (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
3. Nymphéas noirs, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France") ;
4. L'Honorable société, de D.O.A. & Dominique Manotti (Gallimard, "Série noire") ;
5. Le Bloc, de Jérôme Leroy (Gallimard, "Série noire").
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012 :
1. Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
2. Savages, de Don Winslow (Le Masque, "Grands formats") ;
3. Les Leçons du Mal, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policier") ;
4. Désolations, de David Vann (Gallmeister, "Nature Writing") ;
5. Le Poète de Gaza, de Yishaï Sarid (Actes sud, "Actes noirs").
Le jury 2012 était composé des trente-quatre critiques suivants :
Mmes Marie-Caroline Aubert, Christine Ferniot, Catherine Fruchon-Toussaint, Jeanne Guyon, Cécile Lecoultre, Corinne Naidet et Alexandra Schwartzbrod.
MM. Jean-Claude Alizet, Olivier Ancel, Hubert Artus, Bernard Chappuis, Dominique Choquet, Bruno Corty, Bernard Daguerre, Hervé Delouche, Jean-Pierre Dionnet, Christophe Dupuis, François Guérif, Jean-Paul Guéry, Jean-Marc Laherrère, Pierre Lebedel, Claude Le Nocher, Paul Maugendre, Claude Mesplède, Gérard Meudal, Yann Plougastel, Alain Regnault, Georges Rieben, Emmanuel Romer, Jean-Jacques Schléret, Samuel Schwiegelhofer, Jean-Louis Touchant, Julien Védrenne et Jean-Claude Zylberstein.
Liens : La Guerre des vanités |La Mort au crépuscule |Les Harmoniques |Le Mur, le Kabyle et le Marin |Nymphéas noirs |L'Honorable société |Le Bloc |Les Fantômes de Belfast |Savages |Désolations |Nymphéas noirs |Marin Ledun |William Gay |Marcus Malte |Stuart Neville |Antonin Varenne |Michel Bussi | D.O.A. |Dominique Manotti |Jérôme Leroy |Don Winslow |Thomas H. Cook |David Vann |Marie-Caroline Aubert |Alexandra Schwartzbrod |Christophe Dupuis |François Guérif |Jean-Paul Guéry |Jean-Marc Laherrère |Paul Maugendre |Claude Mesplède |Jean-Claude Zylberstein - 13/03 Prix littéraire: Les policiers 2012 de "Elle"
- 22/09 Prix littéraire: Lauréats 2011 du GPLP
- 27/06 Prix littéraire: Sélection 2011 du GPLP
- 14/01 Édition: Parutions de la semaine - 14 janvier
Cette part d'humanité au plus profond de nous
Le narrateur est un agent spécial israélien. Son métier est simple : empêcher les attentats terroristes des Palestiniens. Pour cela, tout est bon : la torture, les pressions et les fausses identités. Sa nouvelle mission est compliquée : gagner la confiance d'une écrivain israélienne et pouvoir ainsi s'approcher d'un poète palestinien. À travers lui c'est son fils, terroriste international, qui doit être retrouvé.
À l'instar de la situation israélienne, le personnage décrit par Yishaï Sarid est dans un état de crise important. L'alternance entre la vie professionnelle et la vie personnelle, le stress que provoque le métier bien particulier du narrateur, ses doutes naissants sur son travail se lient aux doutes sur sa vie de couple. Et lorsque cela se déglingue à un endroit, des fêlures se répercutent immédiatement sur l'ensemble des situations. L'auteur parvient à travers un personnage à décrire toute l'ambiguïté de la situation et du bourbier israélien. Malgré les tensions qui existent et qui devraient/pourraient paralyser les gens ou les placer dans des situations de choix, l'auteur présente également des personnages qui lâchent la rampe, qui ne s'occupent que de leur petit destin individuel.
Le narrateur, de par sa profession, navigue dans les couches de la société israélienne et l'ensemble des données géographiques. Même s'il semble d'ici, que le pays est minuscule, Yishaï Sarid en quelques lignes dresse un portrait de zones riches, commerciales, occidentales, symbolisées par la vie intellectuelle florissante et le dépérissement de maisons squattées par de jeunes Juifs drogués.
À un moment-clé du livre, le narrateur qui jamais ne verbalise une quelconque opposition à la politique poursuivie et les moyens employés, se trouve confronté à un juge qui par souci démocratique veut en savoir plus sur sa façon de procéder. L'on se trouve alors face à un long développement fort et prenant sur la nécessité de se salir les mains et l'obligation pour la société d'en savoir le moins possible sur ceux qui se salissent pour elle.
Le récit alterne avec bonheur des moments liés au quotidien des personnages, que ce soit dans des situations heureuses ou tristes, voire dramatiques. À cet égard, la femme du narrateur à travers quelques scènes courtes acquiert une présence forte. Pourtant jamais le roman ne prend partie. Yashid Sarid réussit à la fois à décrire la situation d'un point de vue très particulier mais en parvenant à garder à distance les affects. Sans approfondir, il décrit en de courtes scènes, la montée d'un sentiment amoureux, d'amitié, la perte de confiance dans un couple, l'affection d'un fils pour son père, la lutte d'une mère pour sauver son fils.
En évitant les scènes choc d'explosion par exemple, en replaçant toujours l'humain au cœur de son dispositif, l'auteur nous oblige à lire en dépassant nos a priori pour découvrir un monde complexe, dense et rendu avec justesse où jouer l'amoureux pour obtenir des informations n'empêche pas de tomber amoureux, où créer une amitié artificielle peut déboucher sur une vraie amitié.... où le véritable ennemi c'est peut-être vous-même.
On en parle : L'Indic n°9
Récompenses :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2011
Nominations :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012
Prix Orange/Sauramps 2011
Citation
- C'est un assassin. Je l'ai vu dans ses yeux. J'aurais dû le tuer là-bas, dans le taxi. - Vous êtes tous des assassins.