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Inédit
Tout public
Traduit du par Laurence Sendrowicz
Arles : Actes Sud, janvier 2011
250 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7427-9460-7
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Les Grands prix de la littérature policière en sont à leur 64e édition. Si la délibération finale n'est prévue que pour le mardi 25 septembre, le jury n'en a pas moins arrêté ses listes. Alors... Qui pour succéder à D.O.A. et à Dominique Manotti, tous deux primés dans la catégorie "Romans français" pour L'Honorable société (Gallimard, "Série noire"), et à Yishaï Sarid dans la catégorie "Romans étrangers" pour Le Poète de Gaza (Actes sud, "Actes noirs") ? Les lauréats sont à débusquer parmi les huit auteurs français et les seize étrangers de ces sélections de juin. Ce que l'on peut d'ores et déjà dire, c'est que s'agissant des auteurs français, il y a une disparité évidente des éditeurs puisque les huit ouvrages sélectionnés sont issus de huit maisons différentes. Les éditions Rivages tirent leur épingle de ces sélections puisque dans la catégorie "Romans étrangers", elles placent cinq de leurs romans. Une mention spéciale à Moisson rouge-Alvik. Peu de parutions cette année, mais une présence dans les deux sélections. Cela méritait d'être souligné. Il sera sans doute aucun possible fort difficile d'élire le lauréat de la catégorie "Romans étrangers". Storyteller a été fort remarqué mais non encore primé tout au long de cette année. L'ouvrage de Donald Ray Pollock a beaucoup fait parler de lui. Certains des éditions Rivages seront assurément bien placés. "Actes noirs" avec trois titres n'a pas dit son dernier mot. Les autres maisons non plus. Il ne nous reste plus qu'à attendre !
Sélection "Romans français" :
- Le Jour du fléau, de Karim Madani (Gallimard, "Série noire") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler) ;
- Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Branche, "Vendredi 13") ;
- Des chiffres et des litres, de Rachid Santaki (Moisson rouge-Alvik) ;
- Un avion sans elle, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France")
- Une guerre de génies, de héros et de lâches, de Barouk Salamé (Rivages, "Thriller") ;
- Les Hamacs de carton, de Colin Niel (Le Rouergue, "Rouergue noir") ;
- Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").
Sélection "Romans étrangers" :
- La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Gangrène, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Je reste roi d'Espagne, de Carlos Salem (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
- Storyteller, de James Siegel (Le Cherche midi) ;
- Le Champ du potier, d'Andrea Camilleri (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Mauvaise femme, de Marc Pastor (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Triple crossing, de Sebastian Rotella (Liana Levi, "Policier") ;
- De loin on dirait des mouches, de Kike Ferrari (Moisson rouge-Alvik, "Semana negra") ;
- Question d'éthique, de Bill James (Rivages, "Noir") ;
- Un voyou argentin, d'Ernesto Mallo (Rivages, "Noir") ;
- Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
- Vérité, de Peter Temple (Rivages, "Thriller") ;
- Le Prix de mon père, de Willy Uribe (Rivages, "Noir") ;
- Au lieu-dit Noir-Étang, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers") ;
- Gel nocturne, de Knut Faldbakken (Le Seuil, "Policiers").
Liens : L'Honorable société |Le Jour du fléau |Je tue les enfants français dans les jardins |Un avion sans elle |Une guerre de génies, de héros et de lâches |Les Hamacs de carton |Arab jazz |La Tristesse du Samouraï |Gangrène |Je reste roi d'Espagne |Le Diable, tout le temps |Storyteller |Le Champ du potier |La Mauvaise femme |Un voyou argentin |Les Fantômes de Belfast |Vérité |Le Prix de mon père |Au lieu-dit Noir-Étang... |Gel nocturne |Triple Crossing | D.O.A. |Dominique Manotti |Karim Madani |Marie Neuser |Jean-Bernard Pouy |Michel Bussi |Colin Niel |Karim Miské |Carlos Salem |Donald Ray Pollock |Marc Pastor |Bill James |Ernesto Mallo |Stuart Neville |Peter Temple |Willy Uribe |Thomas H. Cook |Knut Faldbakken |Rachid Santaki - 04/04 Prix littéraire: Prix Mystère 2012 : les lauréats
- 13/03 Prix littéraire: Les policiers 2012 de "Elle"
- 22/09 Prix littéraire: Lauréats 2011 du GPLP
- 27/06 Prix littéraire: Sélection 2011 du GPLP
- 14/01 Édition: Parutions de la semaine - 14 janvier
Cette part d'humanité au plus profond de nous
Le narrateur est un agent spécial israélien. Son métier est simple : empêcher les attentats terroristes des Palestiniens. Pour cela, tout est bon : la torture, les pressions et les fausses identités. Sa nouvelle mission est compliquée : gagner la confiance d'une écrivain israélienne et pouvoir ainsi s'approcher d'un poète palestinien. À travers lui c'est son fils, terroriste international, qui doit être retrouvé.
À l'instar de la situation israélienne, le personnage décrit par Yishaï Sarid est dans un état de crise important. L'alternance entre la vie professionnelle et la vie personnelle, le stress que provoque le métier bien particulier du narrateur, ses doutes naissants sur son travail se lient aux doutes sur sa vie de couple. Et lorsque cela se déglingue à un endroit, des fêlures se répercutent immédiatement sur l'ensemble des situations. L'auteur parvient à travers un personnage à décrire toute l'ambiguïté de la situation et du bourbier israélien. Malgré les tensions qui existent et qui devraient/pourraient paralyser les gens ou les placer dans des situations de choix, l'auteur présente également des personnages qui lâchent la rampe, qui ne s'occupent que de leur petit destin individuel.
Le narrateur, de par sa profession, navigue dans les couches de la société israélienne et l'ensemble des données géographiques. Même s'il semble d'ici, que le pays est minuscule, Yishaï Sarid en quelques lignes dresse un portrait de zones riches, commerciales, occidentales, symbolisées par la vie intellectuelle florissante et le dépérissement de maisons squattées par de jeunes Juifs drogués.
À un moment-clé du livre, le narrateur qui jamais ne verbalise une quelconque opposition à la politique poursuivie et les moyens employés, se trouve confronté à un juge qui par souci démocratique veut en savoir plus sur sa façon de procéder. L'on se trouve alors face à un long développement fort et prenant sur la nécessité de se salir les mains et l'obligation pour la société d'en savoir le moins possible sur ceux qui se salissent pour elle.
Le récit alterne avec bonheur des moments liés au quotidien des personnages, que ce soit dans des situations heureuses ou tristes, voire dramatiques. À cet égard, la femme du narrateur à travers quelques scènes courtes acquiert une présence forte. Pourtant jamais le roman ne prend partie. Yashid Sarid réussit à la fois à décrire la situation d'un point de vue très particulier mais en parvenant à garder à distance les affects. Sans approfondir, il décrit en de courtes scènes, la montée d'un sentiment amoureux, d'amitié, la perte de confiance dans un couple, l'affection d'un fils pour son père, la lutte d'une mère pour sauver son fils.
En évitant les scènes choc d'explosion par exemple, en replaçant toujours l'humain au cœur de son dispositif, l'auteur nous oblige à lire en dépassant nos a priori pour découvrir un monde complexe, dense et rendu avec justesse où jouer l'amoureux pour obtenir des informations n'empêche pas de tomber amoureux, où créer une amitié artificielle peut déboucher sur une vraie amitié.... où le véritable ennemi c'est peut-être vous-même.
On en parle : L'Indic n°9
Récompenses :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2011
Nominations :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012
Prix Orange/Sauramps 2011
Citation
- C'est un assassin. Je l'ai vu dans ses yeux. J'aurais dû le tuer là-bas, dans le taxi. - Vous êtes tous des assassins.