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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Paul Gratias
Paris : Rivages, janvier 2011
278 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2170-4
Coll. "Thriller"
James Ellroy a la logorrhée aux abois
Il y avait Honoré de Balzac et ses portraits de femmes. Il y avait Henry Miller et son approche du sexe. Il n'y aura pas James Ellroy pour combiner les deux. Dans une espèce de roman autobiographique court (c'est toujours ça de gagné), où l'auteur prend le temps de déverser une logorrhée scato-sexo-nombrilo-macho-nocturno-suicido-gnangnan et nous émerveille par de pitoyables essais poétiques on n'en apprend au final pas plus que ce qu'on savait déjà avant - sauf que plus encore que les nouvelles, Ellroy ne doit pas s'essayer à écrire des envolées lyriques. Bien sûr Ellroy se met à nu et dans toute sa laideur réactionnaire - image qui plait ou déplait -, mais le simple fait qu'il ait voulu voir sa mère morte et qu'elle y soit passé peu de temps après ne peut pas excuser un texte littérairement bancal avec de nombreuses répétitions - je croise, je craque, je laisse mon numéro, j'attends tout seul dans la nuit devant mon téléphone, il sonne ou pas, je décroche ou pas, j'envoûte ou pas, je rencontre à nouveau ou pas, je baise ou pas, je revois ou pas... Il serait temps de dire à James Ellroy qu'il est loin d'être le seul dans ce cas. De nombreux enfants ont été sérieusement ébranlés par la mort d'un parent après l'avoir souhaitée. Passé ce postulat, l'idée de la retranscrire par écrit était plutôt intéressante. Là, force est de constater que même dans une séance psy, le psy s'endort. D'autres écriront bien mieux sur le sujet. Les rares passages qui se lisent sont ceux où Ellroy nous parle de son écriture de romans, comme si d'un coup il revenait dans son univers et que tout devenait plus facile. Et l'éditeur ne s'est pas trompé sur la qualité de ce livre, et n'a pas un seul instant hésité à l'affubler d'une couverture à la hauteur de ce qu'il est. On préfèrera relire ses premiers romans et attendre qu'il cesse d'emprunter des chemins de traverse sans GPS.
On en parle : Alibi n°1
Citation
La banlieue, c'est le goulag du sexe.