Contenu
Poche
Inédit
Tout public
Personne pour répondre ?
Dans un futur proche, le village où habite Nami a été attaqué par un robot, le Nautilus, dirigé par des bandits. Son petit copain est parti pour la grande ville de New Argen. Nami a grandi. Elle décide de rejoindre son fiancé et de s'engager dans la police pour se venger des gangsters.
Second roman, de David Rolandi, un jeune auteur suisse, New Argen Calling part sur de bonnes idées. Mais cela ne suffit pas. Le roman débute comme un roman de science fiction, peuplé d'éléments non définis : pourquoi des humains utilisent-ils un robot pour détruire des villages (à part une référence en exergue sur le simple plaisir de détruire) ? Il y a bien une police continentale mais aucune indication sur le mode de gouvernement, et les villes semblent définies par des critères de ségrégation sociale mais cela reste bien lointain.
Puis le texte se déplace sur la ville et surtout ses banlieues qui servent juste de fond au mal-être de l'héroïne qui découvre que son fiancé est marié. Elle se lie d'amitié avec une jeune fille dont l'identité reste brumeuse et dont même l'existence pourrait n'être qu'un pur fantasme. Alors que le livre prend une teinte de description sentimentale et sociologique, l'intrigue se décale vers une ville de la Côte où Nami se rend pour devenir policière. Elle subit une formation assez étrange où visiblement seule la lutte contre les robots est enseignée.
Alors qu'elle passe brillamment les tests (mais des indications laissent envisager qu'il y a derrière tout cela un système dictatorial qui se servirait des tests pour éliminer les opposants ou pour créer artificiellement les conducteurs de robots ennemis), New Argen Calling bascule : l'héroïne, sans que l'on comprenne bien pourquoi, ne veut plus être policière, après pourtant avoir participé à des actions sanglantes, et développe une théorie christique sur le pardon (alors que l'introduction évoquait un roman influencé par les mantras bouddhistes !).
Le dessin de couverture est ouvertement inspiré d'une pochette de jeu vidéo et l'auteur, né dans les années 1980, a visiblement été inspiré par ce genre : faible souci de la narration, renversement des personnages sans réelle motivation, action qui avance sans trop de cohérence, comme s'il avait pensé que quelques idées intéressantes certes, suffisaient à rendre un livre consistant. Cela montre aussi les limites de l'auto-édition quand un vrai directeur littéraire n'est pas là pour aiguiller son auteur (en même temps que son "intérêt" de publier de manière plus lisible des textes à l'apparence de vieux fanzines).
Citation
Et au fait, ce serait quoi cette manie de toujours vouloir bastonner, de casser du brigand à longueur de nuit ou de journée.