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Public averti
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Natalie Zimmermann
Paris : Sonatine, décembre 2010
358 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-35584-041-8
Actualités
- 01/08 Bibliothèque: 10 coups de cœur de Paris bibliothèque
Le Comité Littératures policières des bibliothèques de la ville de Paris (rappelons à ce sujet l'existence de la BiLiPo - derrière cet acronyme se cache la Bibliothèque des Littératures Policières) vient de dévoiler ses dix coups de cœur pour l'année 2011. Le moins que l'on puisse dire c'est que les auteurs et les éditeurs remarqués ne sont pas vraiment ceux dont on a l'habitude d'entendre parler (hormis Kem Nunn et son Tijuana Straits chez Sonatine). Des choix surprenants avec quelques auteurs étrangers perdus au milieu de nombreux français :
Coups de cœur 2011 :
- Fin de série, de Christian Rauth (Michel Lafon) ;
- Le Tueur de l'ombre, de Claire Favan (Les Tueurs de l'ombre, "Thriller") ;
- Moi comme les chiens, de Sophie Di Ricci (Moisson rouge-Alvik) ;
- Le Projet Bleiberg, de David S. Khara (Critic) ;
- Tijuana Straits, de Kem Nunn (Sonatine) ;
- Regarde les hommes mourir, de Dogo Barry Graham (13e Note) ;
- Martini shoot, de F. G. Haghenbeck (Denoël, "Et d'ailleurs") ;
- Le Chant des âmes, de Frédéric Rapilly (Critic) ;
- Consulting, de François Thomazeau (Au-delà du raisonnable) ;
- Morts à Gaza : qui à tué Marwa ?, de Gwenaëlle Lenoir (Nuits blanche).
Liens : Moi comme les chiens |Le Projet Bleiberg |Consulting |Petites morts à Gaza : qui a tué Marwa ? |Christian Rauth |Claire Favan |Sophie Di Ricci |David S. Khara |Kem Nunn |Francisco Gerardo Haghenbeck |François Thomazeau - 24/04 Jeux: Concours polar sur VendrediLecture
- 23/03 Édition: Parutions de la semaine - 23 mars
- 02/12 Prix littéraire: La rédaction de Lire choisit Guerre sale et Tijuana Straits
- 27/06 Prix littéraire: Sélection 2011 du GPLP
Chemical murders
Sam Fahey est un ancien surfeur. De ceux qui ont osé affronter le Mystic Peak la plus grosse vague qui balaie les côtes de la Californie, dans les passes de la Tijuana. Mais voilà Fahey est aussi un ancien taulard, un ancien fils de moins que rien, un ancien pas mal de trucs pas spécialement positifs qui n'hésite pas à prendre deux-trois pilules illégales accompagnées d'un pack de bière pour trouver le sommeil et un peu de sérénité. Sa vie, il la gagne en élevant des vers dans le jardin de l'ancienne ferme familiale et en acceptant des petits boulots quand l'occasion s'en fait sentir. C'est ce qui se passe le jour où il est à l'embouchure de la Tijuana, à deux pas de la frontière, pour flinguer quelques chiens errants qui menacent les nids de volatiles protégés. Ce jour-là, il sauve des oiseaux en voie de disparition et une jeune femme sortie miraculeusement de l'eau, à bout de force, le visage tuméfié. Celle qu'il prend pour une clandestine est en fait une jeune mexicaine qui n'a de cesse de monter des dossiers contre les grands magnats de l'industrie qui construisent des usines qui polluent même après leur désaffection. Elle est pourchassée, laissée pour morte et de nouveau pourchassée. Évidemment, Fahey va tout faire pour la protéger, évidemment elle va en tomber amoureuse, évidemment, ceux qui sont à sa poursuite n'ont que faire de sentiments amoureux.
Kem Nunn décrit un monde noir, pollué, une sorte de no man's land entre le Mexique et les États-Unis, sans espoir, où le tout blanc n'existe pas vraiment, où le tout noir trouve ses racines dans des usines qui tuent les femmes et les enfants et détruisent les maris et les pères, prêts à tirer sur tout ce qui bouge pour exprimer leur douleur. Il sait exploiter les rapports douloureux entre les pays industrialisés et les pays pauvres qui doivent accepter, se taire, se laisser mourir et qui voient leurs population prendre des risques inconsidérés pour passer une frontière vers un monde apparemment meilleur. Un roman dont le rythme s'accélère à mesure que l'on s'enfonce, qui emporte le lecteur comme le Mystic Peak : on se prend des tonnes d'eaux polluées sur le crâne, on va toucher le fond, mais il y a toujours cette lumière, un peu plus haut, qui nous dit que l'on peut s'en sortir. Et l'on s'en sort, un peu essoufflé, mais on s'en sort.
On en parle : L'Indic n°9
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2011
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2011
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2012
Citation
Jusque-là, Armando avait cru que si Chico se servait de la machette au lieu du revolver, c'était pour affirmer une virilité triomphante, mais son appel lui fit comprendre que cet imbécile avait tout simplement perdu son arme dans l'eau, et il le traita de connard et de bouffon.