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Grand format
Réédition
Tout public
528 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-35887-018-4
La vie romancée de Jo la Terreur
Avec la biographie romancée de Georges Hainneaux, Auguste Le Breton fait revivre la pègre de la première moitié de XXe siècle.
Georges Hainneaux, né en 1895, a une douzaine d'années quand il quitte sa famille, fuyant un père ivrogne et brutal. Son parcours le fait passer du monde forain au petit banditisme où il est baptisé Jo les Cheveux Blancs. Très vite, il entre dans L'Équipe de Fer de René Lambert, dit le Grand. Cette bande règne par sa violence sur la pègre parisienne et puis londonienne. Porte-flingue, il fut garde du corps-secrétaire de Stavisky. Il lui doit sa notoriété, grâce à Georges Simenon, alors journaliste en mal de célébrité, en devenant Jo la Terreur.
Blessé à la base du crâne par un éclat d'obus pendant la guerre de 1914, il se tient à l'écart du collaborationnisme des années 1940-44.
La Manufacture de livres s'est donné pour objectif d'explorer : "le monde criminel français et international à travers des romans, des documents et des essais". Elle réédite ce texte, initialement paru chez Robert Laffont en 1973. Auguste Le Breton a interviewé longuement Georges Hainneaux, alors âgé de soixante-dix-sept ans. Il retrace ce que fut la vie d'un jeune garçon né en banlieue parisienne et qui se trouve entraîné dans une vie de délinquant, une vie dans laquelle, toutefois, il s'est complu. Suivre le récit des différentes phases de l'existence de Jo la Terreur, fait découvrir une partie des composantes de la pègre des cinquante premières années du XXesiècle, les guerres entre gangs pour la suprématie de leurs activités illégales. C'est une suite de vols, de chantage, d'escroqueries. La principale ressource de ces messieurs restait, cependant, l'argent de la prostitution, soit directement avec un groupe de jeunes femmes qui vendaient leurs charmes, soit indirectement par le racket d'autres proxénètes. Auguste Le Breton a beau essayer de les dépeindre comme de nobles marginaux refusant de se plier à un système, des héros nourris d'un sens de l'honneur, ceux-ci ne savent que vivre du "pain de fesse". Contraindre et asservir plus faible que soi n'est ni un grand exploit, ni un acte héroïque exceptionnel.
Reconnu par Le Canard enchainé comme : "Le meilleur livre d'Auguste Le Breton." (Est-ce une boutade du célèbre volatile ? Car il s'agit de la retranscription d'une interview !) Les Pègriots sont la photographie d'une couche sociale de l'entre-deux-guerres. Certes, retouché, enjolivé, ce cliché ressuscite ces malfrats, héros de faits divers plus ou moins funestes.
La partie la plus intéressante concerne ce qui touche à Stavisky, donnant un éclairage passionnant de ce personnage à la personnalité complexe. Le reste est une succession de vols, de magouilles dans une vie passée à ne rien faire d'autre que boire, jouer, attendre...
Citation
Au début, les Français, servis par leur tempérament, s'amusent plutôt, se gaussent de cette effarante histoire. Un homme qui jongle avec des centaines de millions, qui soudoie, corrompt, fait valser les billets de mille et les consciences... Puis, insensiblement, cela devient plus grave. Les noms avancés, jetés en pâture, sont tellement hauts que le pourrissement qui a souillé ces hauteurs finit par écœurer