Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Paris : Fleuve noir, mars 2011
248 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-265-09315-7
Coll. "San-Antonio", 148
Rabelais battu à plate couture
Considéré par de nombreux lecteurs comme le meilleur San-Antonio des années 1990, Les Cochons sont lâchés est assurément un roman hors-normes qui a tout pour plaire... ou pour déplaire.
L'intrigue est bien ficelée, efficace et rigoureuse, sans pour autant être d'une originalité folle : Berthe Bérurier et son amant Alfred s'offrent une escapade amoureuse en Argentine. Pendant cette lune de miel, Alfred tombe dans un traquenard et se retrouve accusé du meurtre d'une jeune femme. Berthe n'a d'autre ressource que d'appeler son mari à la rescousse, seulement accompagné de l'indispensable Pinaud, San-Antonio étant en vacances.
On le voit, ce titre est déjà unique car c'est le seul de la série dans lequel San-Antonio est absent. Entièrement raconté à la troisième personne, on a l'impression que Béru, Pinaud et l'auteur, comme affranchis de l'ombre tutélaire du commissaire, se lâchent comme jamais auparavant.
Et c'est là le deuxième intérêt des Cochons sont lâchés : sa démesure. Dans la grivoiserie, la scatologie, le graveleux, l'improbable, l'absurde... Il n'est pas une page de ce livre qui ne comporte au moins une allusion au membre béruréen ou aux intestins pinulciens. L'enquête sera bien sûr résolue, mais elle le sera essentiellement grâce à l'organe du Gros, véritable instrument divin qui ouvre toutes les portes, aplanit tous les obstacles et guide nos deux compères à travers les péripéties les plus folles.
Vous l'aurez compris, une telle débauche ne peut laisser le lecteur indifférent. Comme le dirait Bérurier en certaines occasions, ça passe ou ça casse...
Citation
Mais non, tu t'goures ! Le trou qu'tu t'escrimes, c'est pas ma chatte, c't'un pli d'ma cuisse !