Les Enquêtes du commissaire Raffini - 8. Les Eaux mortes

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Bande dessinée - Policier

Les Enquêtes du commissaire Raffini - 8. Les Eaux mortes

MAJ jeudi 26 mai 2011

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 13,95 €

Rodolphe (scénario), Christian Maucler (dessin)
Paris : Desinge & Hugo & Cie, mars 2011
56 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 25 cm
ISBN 978-2-7556-0719-2

Corbeau et Marie-Cochonnes

Si la dixième, mais première éditée par Desinge & Hugo & Cie, aventure du commissaire Raffini se déroulait sous des tons pastels avec en musique de fond l'entêtant "Si tu vas à Rio", la seconde, huitième dans les faits chronologiques, conservant quelque peu ces chaleurs provençales, nous emmène en eau trouble malgré "L'eau vive" fredonnée par l'homme de la police judiciaire.

Ça commence comme un mauvais scénario de jeu de rôle. Le commissaire roule de nuit plein phares ce qui a le don d'attirer les oiseaux en même temps que surgit une vision fantastique : un homme à tête d'oiseau. Et voilà notre homme accidenté, contraint d'attendre dans un village que le garagiste fasse son office. À peine arrivé, un cadavre gisant dans l'eau est découvert, un corbeau se manifeste, les notables défilent et la patronne de l'hôtel lui propose ses seins ou la vision de ses bas. Et Raffini d'enquêter dans ce village comme les autres qui vit des histoires sans passion comme les autres.
Les langues se délient, l'alcool coule à flot, un baron vit reclus dans son château avec le souvenir de sa très jeune femme morte trop tôt. L'on avance dans cette histoire de petites gens avec le corbeau qui croasse ou déverse ses immondices. Et puis il y a le frère de la victime, véritable paria d'une communauté bien agissante mais très mal pensante. Raffini va apprendre à le connaître comme il va découvrir la vérité avant de s'en retourner, ours solitaire, à Paris la clope au bec.

Sous-Maigret itinérant, Raffini poursuit ses investigations, parle peu, réfléchit beaucoup, s'abstient de juger mais pas d'observer. Rodolphe y va de ses pointes d'humour tandis que Christian Maucler continue de nous proposer une jolie pépée au milieu d'affreux bonshommes, et s'offre un final taxidermo-fantastique, en rupture totale avec le dessin proposé tout au long de cette aventure somme toute gentille d'un commissaire que l'on ne peut s'empêcher de prendre en affection.

Citation

Selon vous, toubib, cette mort, elle est naturelle ?
Bien sûr ! Si on vous défonce le pariétal d'un coup de pioche ou de marteau, vous mourez. C'est naturel.

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 16 avril 2011
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